Pourquoi certains salariés voient la fin du télétravail comme une "trahison"
Alors que de nombreuses grandes firmes appellent leurs salariés à revenir en présentiel, des salariés expriment leur colère
Certains ont en effet réorganisé leur vie, et voient maintenant le retour aux modes de travail classiques comme une “trahison”
Le télétravail n’est pas fait pour tout le monde – il n’en demeure pas moins très apprécié par une partie des intéressés
Le télétravail est-il bon ou mauvais ? Cette question reste difficile à trancher de manière définitive. Les études récentes sur le sujet sont contradictoires : certaines pointent les risques psychologiques des télétravailleurs, ou encore la baisse de créativité qui découlerait de cette forme d’organisation du travail.
D’autres décrivent le télétravail comme un mode d’organisation plus propice à un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Or, cette question, les grands noms de la tech américaine semblent déjà l’avoir largement tranchée. De Lyft à Tesla, en passant par Amazon et Apple, tous veulent à quelques exception près un retour aux modes d’organisation antérieurs au COVID.
Pourquoi la big tech mise sur le retour du présentiel
Ainsi ces firmes annoncent depuis des mois la fin ou la limitation du télétravail. Après avoir pourtant dans certains cas sonné le glas du présentiel. C’est le cas par exemple chez OpenAI, où Sam Altman annonçait la fin des journées “de 9 h à 17 h” avant de faire volte-face. Des déclarations initiales qui ont conduit certains salariés à faire des paris, qu’ils regrettent parfois amèrement aujourd’hui.
Nos confrères de l’ADN rapportent quelques témoignages qui illustrent parfaitement l’incompréhension sur le sujet. Par exemple, assez récemment, l’assureur américain Farmers Group a demandé à 60% de ses 22 000 salariés en télétravail de revenir dans les locaux au moins trois jours par semaine – après avoir permis à une majorité d’employés l’an dernier d’exercer la totalité de leurs tâches à distance.
Certains ont donc réorganisé naturellement leur vie, prenant parfois de lourds engagements financiers. Dans l’un des milliers de commentaires suites à la décision, un salarié explique avoir “vendu [sa] maison pour déménager près de [ses] petits-enfants”. Et lance, un rien cinglant : “très triste d’apprendre que j’ai pris cette décision en me basant sur un mensonge”.
Ailleurs, comme chez Amazon US, les salariés concernés manifestent par centaines pour protester contre le retour au présentiel. De leur côté, les firmes estiment dans l’ensemble que le télétravail nuit à la créativité et à l’esprit d’équipe. Certains reprochent également au télétravail une baisse de productivité et d’implication.
Des problèmes supposés dont il est quasiment impossible de vérifier la véracité. On peut toutefois supposer qu’il est beaucoup plus difficile pour ces structures de contrôler les tâches de leur salariés à distance, en particulier lorsque la structure hiérarchique et la culture d’entreprise ne sont pas vraiment rompues à ce changement radical d’organisation.
Au-delà, la grogne de salariés qui n’hésitent pas, dans certains cas, à décrire le retour au présentiel comme une “trahison” doit rester comme une leçon pour le secteur : il faut être très prudent sur les engagements pris, et toujours prendre en compte l’impact potentiel pour les personnes visées.
Source: Presse-citron