Guerre en Ukraine : Kiev a attaqué le barrage avec de l'artillerie, affirme Moscou devant la Cour internationale de justice

June 08, 2023
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LE POINT SUR LA SITUATION - Cinq personnes sont mortes noyées, une quarantaine hospitalisée, ont rapporté les agences de presse russes.

Accusation russe devant la CIJ, un garçon, son père et son grand-père tués dans une frappe russe,cinq morts dans les zones inondées, Zelensky à Kherson, zone de plus de 600 km2 inondée... Le Figaro fait le point sur la guerre en Ukraine le 8 juin 2023.

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Un garçon, son père et son grand-père tués dans une frappe russe

Un garçon de quatre ans, son père et son grand-père ont été tués dans une frappe russe dans la région de Donetsk(est), a annoncé la police ukrainienne, qui a fait état aussi de cinq autres blessés dont quatre enfants.

«Les forces russes ont bombardé le quartier résidentiel d'Oukraïnsk (à l'ouest de la ville de Donetsk, ndlr) avec de l'artillerie. Un garçon de quatre ans, son père et son grand-père ont été tués», a-t-elle précisé sur Telegram.

L'Ukraine a attaqué le barrage avec de l'artillerie, affirme la Russie devant la CIJ

La Russie a accusé jeudi l'Ukraine devant la Cour internationale de justice (CIJ) d'avoir détruit le barrage de à l'aide de frappes d'artillerie «massives», rejetant les affirmations de Kiev selon lesquelles Moscou est responsable.

«Le régime de Kiev a non seulement lancé des attaques d'artillerie massives contre le barrage (...) mais il a aussi délibérément porté le niveau d'eau du réservoir de Kakhovka à un niveau critique», a déclaré le diplomate russe Alexander Shulgin.

Cinq morts dans les territoires occupés par Moscou

Cinq personnes sont mortes noyées après la destruction du barrage de Kakhovka à Kherson, région du sud de l'Ukraine partiellement occupée par la Russie, ont rapporté jeudi les agences de presse russes citant les autorités locales. «Cinq personnes qui faisaient paître le bétail sont mortes noyées», a déclaré Vladimir Leontiev, le maire de la ville de Nova Kakhovka, installé par la Russie, cité par les agences russes.

Une quarantaine de personnes ont été hospitalisées, selon les agences. Nova Kakhovka est située à proximité de ce barrage, dont la destruction mardi a provoqué des milliers d'évacuations des zones inondées à la fois dans les territoires contrôlés par la Russie et l'Ukraine. Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité de cette destruction, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.

Zelensky salue le travail des sauveteurs à Kherson

Le président Volodymyr Zelensky a salué ce jeudi le travail des sauveteurs ukrainiens, lors d'un déplacement dans la ville de Kherson, sinistrée par des inondations après la destruction mardi du barrage de Kakhovka, en amont du fleuve Dniepr.

«Notre tâche est de protéger des vies et d'aider les gens autant que possible. Je remercie les sauveteurs et les bénévoles!», a-t-il salué sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo accompagnant son message, on peut le voir échanger avec des responsables, visiblement ému.

Une zone de plus de 600 km2 inondée

La destruction du barrage de Kakhovka a inondé une zone de plus de 600 km2 dans le sud de l'Ukraine, sur la rive droite du fleuve Dniepr contrôlée par les Ukrainiens comme sur la rive gauche occupée par les Russes, a annoncé ce jeudi un gouverneur ukrainien.

«Six cents kilomètres carrés sont inondés dans la région de Kherson. 32% se trouvent sur la rive droite et 68% sur la rive gauche», a déclaré le gouverneur de la région de Kherson, Oleksandr Prokudin, sur les réseaux sociaux.

Vitaly, 26 ans, dont la maison a été submergée, navigue sur un bateau le long d'une rue inondée, à Korsunka, dans la région de Kherson, en Ukraine, le 7 juin 2023. ALEXANDER ERMOCHENKO / REUTERS

Volodymyr Zelensky se dit «choqué» par l'absence d'aide internationale

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déploré mercredi 7 juin l'absence d'aide humanitaire, de la part des Nations unies et de la Croix-Rouge après la destruction du barrage de Kakhovka, dans le sud du pays, qui a provoqué une grave crise.

«L'ONU, les Nations Unies et les représentants de la Croix-Rouge ne sont pas là. Toutes ces heures, ils ne sont toujours pas là», a déclaré Volodymyr Zelensky dans une interview diffusée par les médias allemands Welt TV et Bild. Il s'est dit «choqué» car «ce sont les forces qui doivent être là pour sauver la vie des gens».

Conseil de sécurité nationale en urgence en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Kiev, en Ukraine, le 6 juin 2023. HANDOUT / AFP

Emmanuel Macron annonce l'envoi d'une «aide» face aux «besoins immédiats»

Emmanuel Macron a annoncé mercredi l'envoi, «dans les toutes prochaines heures», d'une «aide pour répondre aux besoins immédiats» de l'Ukraine face à la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka dans le sud du pays. «La France condamne cet acte odieux qui met en danger les populations», a déclaré le président français sur Twitter après un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. «J'ai pu dire au président Zelensky ma solidarité envers son peuple après l'attaque du barrage de Kakhovka», a-t-il ajouté.

Le Centre de crise du ministère français des Affaires étrangères va acheminer une dizaine de tonnes d'équipements et biens humanitaires d'urgence, a indiqué peu après le Quai d'Orsay dans un communiqué. L'aide comprend notamment «des purificateurs d'eau, des kits familiaux d'hygiène, 500.000 tablettes de purification d'eau et plusieurs réservoirs de stockage», précise le Quai.

Prudence du Royaume-Uni

Le Royaume-Uni s'est montré prudent sur la destruction du barrage de Kakhovka, déclarant mercredi par la voix de son ministre des Affaires étrangères attendre «tous les éléments (d'information) disponibles» après avoir dénoncé la veille un «crime de guerre». «Nous allons donc pécher par excès de prudence sur cette histoire», a déclaré James Cleverly dans un entretien avec l'AFP en marge d'une réunion à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris.

Mardi, ce ministre avait parlé d'«acte odieux» relevant du «crime de guerre» à propos de la destruction le même jour de ce barrage sur le Dniepr, dans une zone sous contrôle russe, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique. Les deux camps s'en rejettent la responsabilité.

Source: Le Figaro