Reprise de Casino : les alliances se recomposent
Devant l’entrée d’un supermarché Casino, à Lyon, le 15 mars 2019. ROMAIN LAFABREGUE / AFP
Exit Teract, place à 3F. Teract, la société contrôlée par le céréalier InVivo, a annoncé, jeudi 8 juin, en fin de journée, qu’elle n’était pas parvenue à boucler un accord avec le Groupe Casino (Monoprix, Franprix, Cdiscount…) afin de créer une co-entreprise en France. Le propriétaire de Gamm Vert et Jardiland se retire donc de la course à la reprise du distributeur mal en point.
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Pour autant, les cofondateurs de Teract, à savoir Xavier Niel et Matthieu Pigasse (actionnaires à titre individuel du Monde), ainsi que Moez-Alexandre Zouari, l’un des principaux franchisés de Franprix, eux, n’ont pas renoncé. Ils ont indiqué, jeudi, travailler « en leur nom », en liaison « avec les différentes parties prenantes, pour faire émerger une solution industrielle et financière pérenne » pour le groupe bâti par Jean-Charles Naouri.
Selon nos sources, ils sont prêts à investir ensemble un peu plus de 300 millions d’euros dans un nouveau véhicule financier, qui sera baptisé 3F (autrement dit les trois fondateurs). Nom de code en interne : Founder, Friends & Family. L’objectif étant d’atteindre au total un peu plus d’un milliard d’euros à l’aide des actionnaires existants, d’investisseurs éventuels, mais aussi de créanciers. Certains porteurs de dette, en effet, ont pour stratégie d’investir au capital des entreprises en difficulté, afin de maximiser leur profit.
Remise des rapports d’experts
C’est le cas de fonds anglo-saxons, comme Attestor ou Davidson Kempner, qui ont racheté ces derniers mois de la dette Casino décotée. Des acteurs que M. Niel connaît bien : depuis 2018, le fondateur d’Iliad est coactionnaire de Davidson Kempner et d’Anchorage au tour de table d’Eir, l’opérateur télécoms historique irlandais.
En filigrane, les trois hommes d’affaires laissent la porte ouverte au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde). Ce dernier avait écrit au conseil d’administration du distributeur pour lui proposer d’apporter 750 millions d’euros en capital, comme l’avait révélé Casino le 24 avril, sous réserve que la dette du groupe (6,4 milliards d’euros) soit restructurée. Dans la foulée, M. Naouri avait demandé et obtenu, le 26 mai, la nomination de conciliateurs, afin de négocier avec ses créanciers « dans un cadre juridique sécurisé ».
Ces discussions devraient s’accélérer la semaine prochaine, avec la remise des rapports des experts sur les prévisions de liquidité et le plan d’affaires de Casino. « Un consensus pourra alors émerger rapidement à la fois sur le niveau de dette que peut supporter le groupe et sur l’apport de fonds propres nécessaire pour relancer l’entreprise », souligne un participant aux négociations.
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Source: Le Monde
