A Mayotte, la liaison vers les Comores suspendue " jusqu’à nouvel ordre "

April 27, 2023
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L’opération sécuritaire « Wuambushu » (« reprise », en mahorais) s’est poursuivie jeudi 27 avril à Mayotte, mais la confusion régnait sur la reprise des expulsions depuis l’île française vers les Comores, la compagnie maritime SGTM refusant d’assurer les traversées « jusqu’à nouvel ordre » malgré la réouverture des ports de l’archipel.

Dès l’aube, le préfet de Mayotte a annoncé la poursuite des opérations de lutte contre la délinquance, les bidonvilles et l’immigration illégale dans ce département de l’océan Indien, le plus pauvre de France.

« On poursuit à Mayotte les opérations de sécurisation, en particulier dans les quartiers dans lesquels on a les bandes de délinquants », a déclaré à la presse Thierry Suquet, après une nuit émaillée de « violences urbaines » à Doujani, sur la commune de Mamoudzou. Les forces de l’ordre ont interpellé deux personnes et neuf policiers ont été blessés, selon le ministère de l’intérieur.

Le préfet s’exprimait à Longoni, sur la commune de Koungou (Nord), où quelques habitats informels ont été rasés dans la matinée par des tractopelles pour faire place au chantier d’un lycée professionnel.

Ce petit bidonville, objet d’un arrêté de démolition depuis décembre, a abrité une dizaine de familles mais était « vide » d’habitants permanents, selon Thierry Suquet. Des solutions d’hébergement ont été proposées ces derniers mois à celles qui y font des allers-retours, a-t-il assuré.

Dans le cadre de l’opération « Wuambushu », le gouvernement prévoit de détruire des bidonvilles après en avoir délogé des étrangers en situation irrégulière. Les sans-papiers comoriens doivent être expulsés par bateau vers Anjouan, l’île comorienne la plus proche, à 70 kilomètres de Mayotte.

Interrogé sur les maigres résultats de cette opération, marquée par le déploiement de 1 800 policiers et gendarmes depuis une dizaine de jours, le préfet a défendu « un coup d’accélérateur décisif » à des actions « de longue durée », qui « ont commencé avant et vont se poursuivre après » le départ des renforts.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde