Ligue des champions - Inter Milan - Manchester City : Simone Inzaghi, la revanche du frère cadet

June 09, 2023
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Cette fois, c'est sûr : le cœur de Fillipo Inzaghi ne balancera plus. Après avoir vacillé lors de la demi-finale de Ligue des champions, lorsque l'AC Milan, un club avec lequel il a écrit des pages de légende, affrontait l'Inter Milan, le grand rival, certes, mais aussi là où entraîne son frère, "Pippo" sera plus tranquille samedi. A Istanbul, où il a perdu une finale devenue historique en 2005 face à Liverpool, l'ancien numéro 9 sera derrière son cadet, pour qui cette échéance est une première. Inattendue, inespérée, mais une première quand même. Face au rouleau compresseur Manchester City, Simone Inzaghi va connaître le match le plus important de sa jeune carrière d'entraîneur.

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Comme José Mourinho en 2010, soit la fameuse année du "Triplete" (Championnat - C1 - Coupe d'Italie), le technicien de l'Inter y arrive à "seulement" 47 ans. A l'époque, le "Special One" comptait 107 matches sur le banc du club lombard, avant d'écrire l'histoire lors de son 108e au Santiago Bernabeu de Madrid face au Bayern Munich. Simone Inzaghi, lui, enfilera le costume nerazzurro pour la 109e fois depuis son arrivée à l'été 2021. Il pourrait remporter son cinquième trophée en l'espace de deux saisons, comme le Portugais à l'époque, à la différence que ce dernier venait de rafler deux Scudetti. Des analogies qui peuvent faire espérer les tifosi les plus superstitieux. En cas de victoire, une chose est sûre : le plus jeune des Inzaghi rentrerait dans l'histoire du club lombard. Après José Mourinho (2010), donc, et Helenio Herrera (1964-1965), il deviendrait le troisième technicien intériste capable remporter la C1. Après tout, c'est peut-être comme écrit.

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Une histoire de providence

Pour le soutenir, son grand frère Filippo devrait donc être présent au Stade Atatürk samedi. Comme si les rôles s'inversaient. "En 2007, lorsque Pippo marque deux buts avec Milan en finale de C1 lors de la revanche contre Liverpool à Athènes, Simone est là, dans les tribunes, avec ses amis Igli Tare et Valon Behrami, se remémore Francesco Pietrella, journaliste à La Gazzetta dello Sport et dont le livre "Les Inzaghi" paraîtra fin juillet. Cela montre à quel point les deux se sont toujours soutenus. Cette finale, samedi, c'était dans le destin de Simone. Il n'y a jamais eu de jalousie, de tension ou de friction avec son frère." A l'époque, et alors qu'il voit son frère grimper au sommet de l'Europe, Simone est au fond du trou.

"Il ne pouvait même pas porter son fils tellement il avait mal au dos, poursuit notre confrère transalpin. Pour lui, c'était une période de sa carrière très difficile. Au point qu'il décidera de la stopper deux-trois ans plus tard. Lorsqu'il était joueur, Simone a été malchanceux avec beaucoup de problèmes physiques. Peut-être qu'il n'avait pas la faim et la rigueur de Filippo, qui était pointilleux dans tout ce qu'il faisait. Avant la finale de C1 contre la Juve, en 2003, "Pippo" répétait par exemple tous les mouvements des défenseurs adverses. Entre les deux, la différence a peut-être été là. Maintenant que les deux sont entraîneurs, c'est probablement l'inverse."

Si Filippo, actuel entraîneur de la Reggina (D2), a commencé tout en-haut avec une expérience ratée à l'AC Milan en 2014, avant finalement de descendre en grade en passant notamment par des équipes de Serie C (Venise) et Serie B (Benevento, Brescia), oscillant entre promotions et déceptions, outre un retour dans l'élite pas vraiment réussi avec Bologne, Simone a connu une trajectoire ascendante. D'abord à la Lazio, son club pendant 22 ans, où il enchaîne toutes les catégories avant d'atterrir sur le banc de l'équipe première en avril 2016 pour un intérim de sept matches (4 victoires, 3 défaites). Une fois terminé, le club romain le remercie, puis nomme Marcelo Bielsa l'été suivant. Mais "El Loco" ne débarquera jamais. Claudio Lotito, le président, est contraint de faire marche arrière et rappelle Inzaghi. Le destin, encore.

Presque infaillible dans les finales

"Simone a eu un parcours différent de son frère, estime Francesco Pietrella. Il n'a cessé de progresser et mûrir au fil des saisons. Par exemple, lors de la première avec la Lazio, il jouait en 4-3-3. Comme il le faisait avec la Primavera. Ensuite, son système de base est devenu le 3-5-2. Il a su évoluer avec le temps et aux côtés de son staff, qui le suit depuis 2014. Outre le jeu, il y a eu aussi les finales et les trophées remportées. Pour l'instant, il en a perdu deux entre la Primavera et les équipes premières : celle de Supercoupe Primavera contre le Torino (2015), et celle contre la Juve en Coupe d'Italie (2017). Simone a gagné un total de 10 finales : 3 avec la Primavera, 3 avec la Lazio, 4 avec l'Inter." Compris, Pep Guardiola ?

En deux saisons avec la Beneamata, Inzaghi a toutefois connu des zones de grosses turbulences. Après avoir perdu le Scudetto lors de son premier exercice, qui plus est au détriment de l'AC Milan, le natif de Plaisance (Émilie-Romagne) tire un boulet de 12 défaites en championnat pour sa deuxième saison. Les tifosi ont grondé, beaucoup, et ses dirigeants ont fini par vaciller. "L'une de ses limites se trouve peut-être dans les schémas tactiques, où il a parfois du mal à apporter de la nouveauté", regrette Pietrella.

Mais lui s'est accroché, répondant présent lors des matches à élimination directe, comme toujours. Son bilan depuis son arrivée en Lombardie ? 13 victoires sur 14. Sa seule défaite remonte au 16 février 2022, lorsque Liverpool était venu s'imposer au Meazza (0-2) lors du 8e de finale aller, avant de trembler à Anfield (0-1) pour le retour. En Italie, on surnomme le cadet des Inzaghi "l'uomo di coppa", soit littéralement "l'homme des coupes". Cette année, il en a déjà remporté deux (Supercoupe d'Italie, Coupe d'Italie). L'un de ses secrets ? Amener la famille des joueurs dans l'hôtel où loge son équipe. Ce sera encore le cas à Istanbul, où compagnes et enfants sont attendus ce vendredi.

Les joueurs seraient capables de mourir pour lui

"C'est un entraîneur qui sait préparer ces rendez-vous, confirme Francesco Pietrella, qui a suivi Simone Inzaghi au plus près lors de son passage sur le banc de la Lazio. Les joueurs seraient capables de mourir pour lui. Il suffit de voir le cycle historique avec Immobile, Luis Alberto, Milinkovic-Savic. Puis désormais avec Lautaro Martinez, Romelu Lukaku... Ce n'est pas un génie comme Guardiola, mais c'est un technicien pragmatique, solide et très bon dans la gestion du groupe. Pour moi, l'empathie qu'il parvient à créer avec ses joueurs est très forte. Le Simone Inzaghi entraîneur est totalement différent du Simone Inzaghi joueur." "C'est devenu un grand entraîneur, et je dois avouer que je ne l'aurais jamais imaginé", a reconnu Alessandro Nesta, son ancien coéquipier à la Lazio.

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Maintenant, place à la montagne la plus difficile à gravir, samedi. "Il s'agit seulement d'un match de football, il n'y a pas de peur à avoir", a déclaré le technicien italien à l'aube d'affronter City, qui est en quête d'un triplé Coupe d'Europe, Championnat et Coupe d'Angleterre. "Nous les respectons beaucoup, mais nous sommes fiers de jouer cette finale parce que nous la voulions de toutes nos forces", a-t-il ajouté. A son sommet, la gloire éternelle, où se trouve déjà son frère, vainqueur de la Ligue des champions à deux reprises dans son passé de joueur (2003 et 2007). "Il mérite tout ce qu'il a obtenu jusqu'ici, résumait ce dernier fin mai à Sky Italia. Pour moi, c'est l'un des meilleurs entraîneurs en Europe. Je le disais même quand il était sous le feu très critiques. Simone est un grand entraîneur et une personne sérieuse. Je suis très content pour lui".

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Source: Eurosport FR