Philippe Diallo, un nouveau patron de la FFF en période d’essai

June 10, 2023
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Philippe Diallo, lors de la finale de la Coupe Gambardella entre Clermont et l’AS Monaco, au Stade de France, à Saint-Denis, le 29 avril 2023. SANDRA RUHAUT / ICON SPORT VIA GETTY IMAGES

Philippe Diallo a enfin achevé de déballer ses cartons dans son nouveau bureau. Cette pièce spacieuse, au troisième étage du siège parisien de la Fédération française de football (FFF), dans le 15e arrondissement, était encore récemment occupée par Noël Le Graët, président de l’instance durant près de douze ans. Il n’y demeure plus aucun effet personnel de l’ancien dirigeant de 81 ans, démissionnaire le 28 février et emporté par les conclusions fracassantes de l’audit mené à la « 3F », à la demande du ministère des sports, par l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR).

Patron intérimaire de la FFF depuis le 11 janvier et la mise en retrait de M. Le Graët, Philippe Diallo, 59 ans, va renforcer son assise politique. Samedi 10 juin, lors de l’assemblée fédérale organisée à Paris, il est officiellement devenu le nouveau président de la puissante fédération, élu avec 91,26 % des voix. Une institution en pleine reconstruction, après une longue crise de gouvernance et une litanie de scandales. Placé sous l’étroite surveillance des membres de son comité exécutif (comex), dont l’ex-président de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas, il est censé achever le mandat de son prédécesseur qui expire en décembre 2024.

Fils d’un champion de boxe sénégalais, l’affable dirigeant, devenu remplaçant de Noël Le Graët en vertu de son statut de vice-président délégué de la FFF, aspire-t-il à conserver le trône au-delà ? « J’ai eu beaucoup de crises à gérer, beaucoup de travail à effectuer et assez peu de temps pour me projeter vers des échéances qui sont encore assez lointaines », esquive prudemment Philippe Diallo, que ses contempteurs qualifient de « plus petit dénominateur commun », d’« apparatchik », de « sphinx sans colonne vertébrale », ou « d’anguille capable de se faufiler partout avec habileté ».

Car le très diplomate M. Diallo s’est démené depuis la chute de son prédécesseur, visé par une enquête préliminaire du parquet de Paris pour « harcèlement moral et sexuel », et de sa directrice générale, Florence Hardouin, qui conteste son licenciement devant les prud’hommes. En témoigne la liste des dossiers traités depuis février : réforme de la gouvernance de l’arbitrage, remplacement en urgence de la sélectionneuse des Bleues, Corinne Diacre, par Hervé Renard, création d’une ligue professionnelle féminine, finalisation d’un accord pour modifier en 2024 le mode d’élection à la présidence de la FFF en conformité avec la loi sur la démocratisation du sport français, recrutement du nouveau directeur général de la fédération, Jean-François Vilotte, avocat du comex de la FFF durant l’inspection de l’IGESR…

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Source: Le Monde