Le plan des ostréiculteurs et des gendarmes pour enrayer les vols d'huîtres

June 10, 2023
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Renforcer la protection des cabanes ostréicoles, notamment après une vague de cambriolages en novembre dernier, qui a marqué les esprits. C’est l’objectif d’une convention qui vient d’être signée entre la gendarmerie, et le Comité régional de la conchyliculture arcachon aquitaine (CRCAA).

« Nous sommes vulnérables, nos cabanes ostréicoles ne sont pas des coffres-forts » reconnaît Olivier Laban, président du CRCAA. Les professionnels en ont fait les frais en novembre, quand environ 70 cabanes ont été visitées en l’espace d’un week-end, par quelques cambrioleurs. « Nous n’avions jamais connu cela. Il y a eu des vols de tout type, des fonds de caisse, du matériel, pas nécessairement des huîtres. Heureusement, grâce à la mobilisation et au renseignement récolté, les autorités ont réussi à appréhender les voleurs en un temps record. »

Dispositif d’alerte SMS

L’épisode a néanmoins convaincu les conchyliculteurs du bassin d’Arcachon, de renforcer leur relation avec la gendarmerie. « On va aller plus loin dans la collaboration, on va se structurer, ce qui va envoyer un signal fort aux malfaiteurs », assure Olivier Laban. La gendarmerie s’est ainsi engagée à mettre en place des actions ciblées de prévention de proximité, à activer un plan de sécurisation spécifique pendant les périodes jugées sensibles, notamment avant les fêtes de fin d’année qui peuvent représenter jusqu’à 60 % du chiffre d’affaires annuel des professionnels, ou encore à mettre en place un dispositif d’alerte SMS au profit des conchyliculteurs.

Des actions qui viendront en complément des caméras de surveillance déjà installées par certains professionnels, et du système de « gardes jurés », des conchyliculteurs désignés pour surveiller et renseigner les autorités. « Nous n’avons pas hésité non plus à cibler certains individus sur lesquels il y a, disons, une confiance limitée… », souligne Olivier Laban.

Car les cambriolages peuvent être réalisés par des professionnels, ou des personnes extérieures. « Des vols d’huîtres en mer, il y en a toujours eu, là ce qui semble nouveau, ce sont les vols dans nos cabanes à terre » s’inquiète le président du CRCAA.

« Une basse mer à midi représente peu d’intérêt pour les voleurs »

Parmi les enjeux, « il faudra aussi améliorer nos échanges avec les gendarmes, par exemple pour expliquer quelles sont les marées les plus propices pour voler », poursuit Olivier Laban : « il est évident qu’une basse mer à midi représente peu d’intérêt, en revanche à 22 heures le soir ou à 6 heures le matin, c’est plus pratique pour les voleurs. Il y a aussi des parcs plus vulnérables que d'autres. » La convention a été signée jusqu’en 2026. « Il y a une véritable volonté d’enrayer ce phénomène », insiste Olivier Laban.

Source: 20 Minutes