Urssaf Picardie: pourquoi la semaine de 4 jours a fait un flop

June 11, 2023
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Présentée comme une mesure de bien-être, la semaine de quatre jours n’a convaincu que très peu d’employés de l’Urssaf. Expérimentée depuis mars, elle se révèle inadaptée au rythme de vie de nombreux salariés. E=xplications

Quand Anne-Sophie Rousseau, directrice adjointe de l’Urssaf Picardie négocie avec les syndicats la possibilité de travailler 36 heures sur quatre jours, elle n’imagine pas que cette mesure, pionnière dans le service public et expérimentée depuis le 1er mars, séduira... trois agents. «Les choses ne se sont pas déroulées comme prévu», a-t-elle résumé dans un colloque organisé le 31 mai au Conservatoire national des arts et des métiers. Cette expérience, soutenue par le gouvernement, a été proposée fin 2022 par la direction locale dans une logique «d’amélioration de la qualité de vie au travail» dont elle veut faire «un levier d’attractivité» en compensation de «salaires tout à fait moyens». Consultez l’actualité en vidéo L’Urssaf Picardie emploie alors 284 personnes en CDI, à 70% des femmes, qui travaillent alors généralement 38 heures sur 5 jours (avec 15 jours de RTT). Quelque 12% de salariés sont à temps partiel choisi.

À lire aussi En 2022, l’Urssaf a redressé 17,4 millions d’euros en Picardie «A l’Ursaff, nous sommes soumis à une réduction d’effectifs régulière. Pour absorber ces pertes de postes, nous avons des gains de productivité à faire et nous sommes convaincus que ça passe aussi par l’amélioration des conditions de travail. Quand vous avez moins de charge mentale, vous êtes plus concentrés sur votre tâche», explique Mme Rousseau. Sans réduction du nombre d’heures travaillées, la direction propose six formules à ses agents, depuis une semaine de 39 heures sur 5 jours (avec 20 jours de RTT) jusqu’à une semaine de 36 heures sur 4 jours (avec 3 jours de RTT). Mais alors que 38 agents s’étaient dits intéressés par la semaine de 4 jours, seuls trois franchiront le pas. Journées trop longues Pourquoi ce flop ? «Nous sommes passés à côté d’un sujet, celui de la parentalité. Avec une journée de neuf heures sans compter les temps de trajet, vous ne pouvez plus emmener et chercher vos enfants à l’école», reconnaît la directrice.

Source: Courrier Picard