Le couronnement de Charles III sera différent de celui de ses prédécesseurs
Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Time
Le roi Charles III sera officiellement couronné à la tête de la monarchie britannique le 6 mai prochain, à l'abbaye de Westminster à Londres. Les rituels officiels du couronnement n'ont pas changé depuis plus de mille ans, mais chaque cérémonie devient l'occasion de revenir sur l'évolution du Royaume-Uni. L'événement, comme l'explique le Time, est subventionné par le contribuable britannique et il se veut le reflet d'une époque.
Bien que la plupart des Britanniques soient toujours en faveur de la monarchie, plusieurs sondages suggèrent que les chiffres ne font que baisser au fil des ans. En 2022, 68% des participants ont déclaré soutenir la famille royale, contre 80% en 2012. Les jeunes semblent être de plus en plus anti-monarchie et ce depuis les trois dernières décennies.
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Alors que le pays avait pour habitude de mettre les petits plats dans les grands pour les couronnements, cette année, la liste des invités est plus courte et certaines personnalités –notamment Elton John et les Spice Girls– ont même refusé l'invitation. Mais pourquoi le couronnement de Charles se présente-t-il différemment de celui de ses ancêtres?
Le dernier couronnement d'un roi et d'une reine consort s'est tenu le 12 mai 1937, lorsque George VI et sa femme la reine mère Elizabeth ont pris le trône après que le roi Edward VIII a abdiqué pour épouser une Américaine divorcée. «Pour George VI et sa femme, cela a été l'opportunité de montrer que la monarchie était en bonne forme après le traumatisme de l'abdication seulement cinq mois plus tôt», écrit Sally Bedell Smith, autrice du livre George VI and Elizabeth: The Marriage That Saved the Monarchy.
Une cérémonie qui s'adapte à son époque
Alors qu'elle s'est déroulée en des temps maussades, les Britanniques ont accueilli cette cérémonie avec joie, confirme Smith. «Hitler était au pouvoir, occupé à préparer la guerre et le pays souffrait d'une terrible dépression économique, explique-t-elle. Pourtant, le couronnement était très élaboré. Des millions de personnes y ont assisté et je pense que les gens voulaient vraiment voir une grande célébration.»
Le Royaume-Uni était encore mal en point lors du couronnement d'Elizabeth II en 1953, un an après le décès de son père. Le pays était toujours sujet à des privations et des pénuries à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Mais à l'époque, le soutien envers la monarchie est encore très élevé. Les Britanniques ont choisi de sortir le grand jeu et d'organiser une cérémonie traditionnelle –25 fois plus chère que l'inauguration du président américain Eisenhower la même année.
De son côté, le couronnement du roi Charles III se présente bien plus sobrement, notamment puisque son peuple est confronté à une crise du coût de la vie en raison de l'inflation. «On peut voir que le roi essaie de trouver un équilibre entre honorer les traditions et reconnaître que la Grande-Bretagne est différente [aujourd'hui]», souligne Smith.
L'âge constitue aussi une grande différence entre Charles III et ses prédécesseurs. George VI était âgé de 41 ans à l'époque et sa fille Elizabeth II avait seulement 27 ans; elle symbolisait «la promesse de la jeunesse» selon Sally B. Smith. À 74 ans, Charles n'en fera pas de même. C'est son fils William, le prochain dans l'ordre de succession, qui représentera le visage de la future génération aux côtés de son père dans l'abbaye.
Source: Slate.fr