Les Etats-Unis prêts à réintégrer l’Unesco et à solder leurs arriérés, six ans après leur sortie

June 12, 2023
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La directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, lors d’une assemblée générale, à Paris, le 9 novembre 2021. ERIC TSCHAEN/REA

Le moment était attendu de longue date. Il représente l’aboutissement d’un travail diplomatique ardu en coulisses et de négociations complexes à Washington même. Lundi 12 juin, à Paris, Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), a informé ses membres que les Etats-Unis sont prêts à réintégrer leurs rangs, six ans après le retrait décidé par Donald Trump.

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Dans un courrier signé par le secrétaire d’Etat adjoint Richard Verma, dont Le Monde a eu connaissance, l’administration Biden annonce son intention de présenter un plan en vue de sa réadmission, lors d’une prochaine session extraordinaire de la conférence générale de l’organisation. « Depuis notre retrait de l’Unesco le 31 décembre 2018, nous avons noté les efforts de l’Unesco pour mettre en place des réformes-clés dans l’administration et la gestion, ainsi que le souci de décroître les débats politisés, surtout sur les questions liées au Moyen-Orient », se félicite la lettre.

En 2011, l’administration Obama avait appliqué une législation du Congrès et gelé la contribution financière américaine, en raison de l’acceptation de la Palestine comme membre de l’Unesco avant tout règlement négocié du conflit avec Israël. En 2017, Donald Trump avait annoncé un retrait de son pays de l’organisation, en raison d’un « biais anti-israélien continu », mais aussi du coût financier jugé excessif par le président de l’époque, sans appétit pour les organisations multilatérales. « Au moment où les Américains avaient quitté l’organisation, ils ne s’attendaient pas à ce qu’elle demeure aussi vivante, explique Audrey Azoulay au Monde. Ils voient qu’ils perdent quelque chose en ne participant pas, au nom de leurs propres intérêts, que ce soit sur les questions normatives, sur l’intelligence artificielle, ou bien sur notre action éducative en Afrique. Quand votre chaise est vide, vous n’avez pas voix au chapitre. »

Relais précieux dans le monde arabe

Audrey Azoulay est parvenue, après son élection, à imposer un nouveau mode de délibération sur les textes qui concernent le Proche-Orient. Pendant des années, les résolutions sur la vieille ville de Jérusalem ou le caveau des Patriarches à Hébron, en Cisjordanie occupée, avaient fait l’objet de polémiques. « Les parties concernées s’écharpaient sur les termes, les noms des localités, la désignation de l’autre, relate Audrey Azoulay. Le changement de méthode a consisté à ne plus les laisser en face-à-face et à protéger l’Unesco d’une instrumentalisation stérile. »

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Source: Le Monde