Explosion de Cébazat : les coulisses d'une intervention de grande ampleur pour les pompiers
De la maison couleur crème de deux étages située au n°3 de la M2009, la voie express reliant Clermont-Ferrand à Riom, il ne reste aujourd'hui qu'un amas de ruines et de débris. Comme si un tremblement de terre ou une bombe avaient rayé cette habitation de la carte.
Maison effondrée à Cébazat : la jeune victime a été sortie des décombres saine et sauve
L'explosion d'une bouteille de gaz
Selon les premiers éléments de l'enquête de police, c'est l'explosion d'une bouteille ou d'une bonbonne de gaz (le secteur n'est pas raccordé au gaz de ville), survenue peu après 22 h 30, ce dimanche, qui aurait soufflé le pavillon, sans être suivie d'un incendie.
Dès leur arrivée sur les lieux, la cinquantaine de sapeurs-pompiers engagés sur cette intervention hors norme se sont retrouvés face à une situation exceptionnelle.
"Lorsque l'on voit à quoi ressemblait la maison avant l'explosion et ce qu'il en reste aujourd'hui, on imagine aisément la puissance de la déflagration". commandant vincent baudry (Responsable des opérations de secours)
"Très vite, détaille le commandant Vincent Baudry, qui a commandé les opérations de secours, la veille. nous avons eu la notion d'une personne vivante, âgée de 27 ans, retenue sous les décombres, dans une espèce de poche de survie. Localisée à la voix, cette jeune femme, qui se trouvait initialement au premier étage, s'est retrouvée bloquée au rez-de-chaussée, suite à l'effondrement de la maison. Une fois que nous l'avons située, il a fallu progresser centimètre par centimètre, pierre par pierre, tout en veillant à assurer la stabilité de ce qui restait de la structure, jusqu'au moment où elle a enfin pu être atteinte. Elle ne semblait pas grièvement blessée et était évidemment impatiente de nous voir arriver !".
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Sans doute protégée et sauvée... par un canapé
Référent départemental de l'unité de sauvetage, d'appui et de recherche (USAR) du Puy-de-Dôme (*), le capitaine Thierry Lorin était, lui aussi, en première ligne, avec les spécialistes de cette unité de pointe.
"Une fois que la victime a été localisée, explique-t-il, nos équipes cynotechniques se sont assurées que personne d'autre n'était présent sous les ruines. Nous avons alors pu commencer la progression vers elle, à travers un édifice très instable, qu'il a fallu étayer au fur et à mesure de notre avancée. Nous sommes restés en contact en permanence avec cette jeune femme, en essayant de savoir quelles pouvaient être ses blessures, tout en la rassurant. Elle était bien sûr très stressée, mais nous avions besoin d'elle et de ses indications pour savoir dans quelle direction aller. Au moment de l'explosion, elle était apparemment dans un canapé. Et c'est sans doute ce meuble qui l'a protégée et sauvée lors de l'effondrement de tout le bâtiment, en créant cette poche de survie dans laquelle nous l'avons retrouvée".
Les jours de la rescapée ne sont pas en danger
Ce lundi matin, la rescapée - pour ne pas dire la miraculée - est toujours hospitalisée au centre hospitalier Gabriel-Montpied, à Clermont-Ferrand, mais ses jours ne sont pas en danger.
De son côté, l'enquête, confiée aux policiers de la sûreté départementale de Clermont-Ferrand, devra permettre de confirmer l'hypothèse de l'explosion accidentelle.
Ce lundi matin, les experts de l'identité judiciaire de la direction territoriale de la PJ clermontoise étaient également présents sur les lieux afin de procéder à divers relevés et constatations.
Texte : Christian Lefèvre
Photos : Franck Boileau
(*) Cette équipe permet d’intervenir en matière de reconnaissance, de dégagement de victimes et de sécurisation d’un site dans les milieux effondrés ou en ruine, lorsque les moyens traditionnels des sapeurs-pompiers sont inadaptés ou insuffisants.
Source: La Montagne