La récidive du suspect, déjà condamné pour viol, au cœur de l'enquête

June 12, 2023
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Le procureur doit s’exprimer ce lundi après-midi pour lever les zones d’ombre qui entourent la mort d’Iris. Âgée de 23 ans, la jeune femme a été retrouvée morte le 27 mai dans le Blavet, rivière qui traverse Lorient et Lanester (Morbihan). Iris avait probablement été frappée à l’aide d’un objet contondant et son corps presque entièrement dénudé portait également des traces de strangulation.

L’autopsie avait révélé un rapport sexuel récent, sans que l’on ne puisse affirmer avec certitude qu’il était contraint. Dans un communiqué, le procureur de la République, Stéphane Kellenberger, révélait cependant « des lésions traumatiques » qui pourraient correspondre aux stigmates d’un viol. Principal suspect, un homme âgé de 49 ans déjà condamné pour viol a été mis en examen pour meurtre précédé ou accompagné d’un viol, mais aussi pour enlèvement et séquestration.

En garde à vue, le mis en cause a reconnu, après l’avoir nié, avoir croisé la route d’Iris la nuit de sa disparition. Au volant de son fourgon blanc, l’homme aurait « tourné » dans Lorient. « Lorsqu’il a appris que son profil génétique avait été retrouvé sous les ongles de la victime, il a convenu – après l’avoir nié – qu’il l’avait vue ivre et inanimée, l’avait relevée et chargée à bord de son fourgon, tout en affirmant désormais qu’il s’agissait de l’aider, avant de lui dire de partir. Il a nié toute infraction commise à son encontre, mais a reconnu qu’elle avait dû le griffer », explique le procureur.

Sa femme parle de « troubles »

La question du risque de récidive de cet individu déjà condamné pour des faits de viol, commis en 2001, interroge particulièrement les proches de la victime. Condamné en 2015 à neuf ans de prison, l’homme avait été libéré en 2018 (il était en détention depuis 2012), mais faisait toujours l’objet d’un suivi sociojudiciaire. « Lors de ce suivi, et à l’occasion de leurs évaluations du sujet, les experts ne relevaient, alors, aucun élément quant à un éventuel risque de récidive », précise le procureur. D’après les enquêteurs, le mis en cause respectait ses obligations, « bénéficiait d’un emploi, était marié et père de famille ».

En garde à vue, sa femme reconnaissait cependant que son mari pouvait avoir des « pulsions ». Cette dernière évoquait plutôt des faits liés « au vol et à la cleptomanie ». En 2001, il avait croisé la route d’une jeune femme à Lorient et lui avait imposé un rapport sexuel contraint. Les enquêteurs n’avaient jamais pu l’identifier, malgré son ADN, jusqu’à ce qu’il soit interpellé pour des faits de vol en 2012 et confondu.

Mis en examen et placé en détention provisoire, il a demandé un délai pour préparer sa défense. Il devrait être entendu de nouveau cette semaine.

Source: 20 Minutes