La motion de censure déposée par la Nupes rejetée par l’Assemblée nationale
La première ministre Elisabeth Borne à la tribune de l’Assemblée nationale, lundi 12 juin. BERTRAND GUAY / AFP
Dix-sept motions déposées en un an pour le même résultat. La motion de censure défendue par la Nupes a été rejetée par l’Assemblée nationale lundi 12 juin. Votée par 239 députés, elle aurait dû recueillir la majorité absolue, soit 289 voix sur 577 députés, pour être adoptée et renverser le gouvernement. Avant le vote, la première ministre Elisabeth Borne avait fait valoir le « courage » de son gouvernement face aux « décibels » des oppositions, et défendu son bilan alors que les rumeurs de remaniement s’accélèrent.
« Le vrai courage politique, c’est de sortir du confort de la posture » et « de construire des majorités, même avec ceux qui ne pensent pas exactement comme nous », a plaidé la première ministre à la tribune de l’Assemblée. « Moi, je ne confonds pas le courage et les décibels », a-t-elle lancé en reprenant les mots samedi de l’ancien chef du gouvernement Bernard Cazeneuve au sujet de la Nupes. Elle a aussi fustigé les « incohérences », « contradictions » et la « démagogie » des oppositions.
🔴🏛️La motion de censure présentée par la Nupes a été rejetée par l'Assemblée nationale. La motion de censure a été votée par 239 députés. Pour être adoptée, elle devait recueillir la majorité absolue, soit 289 voix sur 577 députés. #MotionDeCensure #DirectAN https://t.co/XpSRsKN7pj — LCP (@LCP)
Avant l’examen de cette motion, déposée dans le prolongement de la bataille des retraites, la cheffe du gouvernement avait noté dimanche sur France 3 que « régulièrement une partie des oppositions nous amène à redémontrer qu’il n’a pas de majorité alternative ».
Au cours de cet entretien, Mme Borne n’a pas démenti qu’il puisse y avoir un changement d’équipe gouvernementale. « Ces questions s’évoquent avec le président de la République », a-t-elle dit. Elle espère avoir consolidé sa position à Matignon depuis son recours à l’article 49.3 en mars pour faire adopter la réforme des retraites, et une motion de censure passée dans la foulée à neuf voix de l’adoption. Le président de Renaissance, Stéphane Séjourné, a convié des parlementaires de la majorité le 21 juin pour évoquer le « contexte politique », selon deux sources au sein du parti.
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« Il faut savoir terminer une contestation »
La députée socialiste Valérie Rabault a défendu, à partir de 16 heures, cette nouvelle motion de censure de l’alliance de gauche Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes), riposte à l’échec, jeudi, d’une tentative d’abrogation de la retraite à 64 ans. La proposition de loi n’avait pu faire l’objet d’un vote à l’Assemblée nationale, ce qui signe un « coup de force antidémocratique », selon les tenants de la motion.
A la tribune, Valérie Rabault a porté lundi la motion en se plaçant sur un autre terrain. « Ce qui se joue aujourd’hui (...), c’est la possibilité de mettre un terme au discrédit que le gouvernement jette sur l’Assemblée nationale », a-t-elle jugé, critiquant dans une ambiance houleuse une « duplicité » et des « pressions » du gouvernement d’Elisabeth Borne lors de la crise des retraites. « Sommes-nous encore en démocratie en macronie ? », a renchéri la patronne des députés insoumis Mathilde Panot. « Votre responsabilité désormais serait de démissionner », a encore lancé à Elisabeth Borne le président du groupe indépendant LIOT Bertrand Pancher.
Les députés du Rassemblement national, emmenés par Marine Le Pen, ont voté pour la censure : « Pourquoi avez-vous peur du Parlement », « peur du peuple », a demandé la députée du Var Julie Lechanteux.
Mais faute du soutien de la droite, la censure n’avait aucune chance d’être votée, en ce jour anniversaire du premier tour des élections législatives il y a un an. « Il faut savoir terminer une contestation », a justifié Jean-Louis Thiériot, qui a appelé, comme le RN, à passer maintenant à la question de l’immigration.
Le camp présidentiel avait quant à lui épinglé par avance une « forme de tragique de répétition ». « Il n’y a pas de majorité [pour voter la censure], ils le savent très bien (…) c’est un jeu de postures, un jeu de dupes », a raillé sur Public Sénat le député Renaissance Sylvain Maillard.
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde