Fraude et blanchiment à Paris : les avocats de Lycamobile essaient de faire annuler le procès
Ce lundi s’ouvrait le procès du tentaculaire dossier Lycamobile. Dans la grande salle de la 32e chambre, ils se distinguent à leurs costumes bleu et gris. Devant le tribunal correctionnel de Paris, Christopher Tooley, 59 ans, Andrey England, 70 ans, et Alain Jochimek, 71 ans, respectivement président et directeurs de la société Lycamobile comparaissent en compagnie de huit autres prévenus, âgés de 42 à 66 ans et majoritairement d’origine pakistanaise. Ils répondent d’une énorme escroquerie à la TVA et d’avoir mis en œuvre, entre 2014 et 2016 à Paris, en Seine-Saint-Denis, en Angleterre et au Portugal, un système de blanchiment avec la complicité de la communauté pakistanaise de la région parisienne. Des faits totalement contestés par les trois patrons.
Cette affaire a débuté par une note de Tracfin, le gendarme du ministère des Finances, adressée à la justice. Il suspecte la succursale française de Lycamobile, d’avoir mis en œuvre un système de fraude à la TVA dont le montant atteindrait 70 millions d’euros. Selon les constatations de la police et de la justice, le montant du blanchiment se monte à 17,1 millions d’euros. Celui de la fraude à la TVA est estimé à 14 millions d’euros auquel il faut ajouter, 5,8 millions de préjudice pour l’URSSAF en ce qui concerne le travail dissimulé. Les avocats estiment que rien n’est clair et précis dans les charges qui sont rapportées. « C’est un tas de sable, confirme le procureur. Ce sont des sociétés qui ne respectent rien. Lycamobile a créé une entité dans le seul but de mettre en œuvre cette opération. Rien ne peut être quantifié, tout est en liquide et organisé de manière opaque ».
Violation du secret professionnel de l’avocat
Source: Le Parisien
