Jeté dans un fossé, le maire de Vertou porte plainte

June 12, 2023
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Encore un élu agressé en Loire-Atlantique. Le maire de Vertou, dans la métropole nantaise, s'est fait insulter et molester dimanche par des gens du voyage. 200 caravanes se sont installées illégalement sur un terrain à l'entrée de la ville, l'élu a été prévenu et s'est rendu sur place pour parlementer.

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"Je me suis posté devant les caravanes et les voitures. On m'a d'abord agressé verbalement en me disant qu'il fallait que je bouge de là. Et comme je ne bougeais pas, six personnes m'ont poussé jusqu'à me faire tomber dans un fossé", raconte Rodolphe Amailland, au micro de France Bleu.

Le maire de Vertou souffre de quelques ecchymoses et égratignures : "Je ne me plains pas, je vais bien. Mais ce que je ne peux pas tolérer, c'est cette agression physique et verbale alors même qu'on est dans son tort. On peut être en désaccord, mais à un moment donné, il faut être sérieux et en venir aux mains ou injurier une personne dépositaire de l'autorité publique, je crois que c'est grave."

Le maire de Vertou a déjà reçu des menaces de mort en début de mandat

L'élu se sait "à portée de baffes", le quotidien le lui rappelle régulièrement. "Les interpellations à tous moments, quand vous êtes à la boulangerie, quand vous emmenez vos enfants à l'école, les courriers et courriels anonymes, les menaces de mort comme cela a été le cas pour moi en début de mandat, on a l'habitude. Mais la concrétisation de cette violence, quand elle devient physique, ce n'est plus acceptable."

Au-delà de son cas personnel, Rodolphe Amailland se dit inquiet face à cette montée de la violence dans la société : "Ça va mal finir à un moment donné. On voit bien dans la société la tentation de la désobéissance civile et je crois qu'il faut remettre de l'autorité, non pas pour être autoritaire, mais pour que les gens vivent ensemble de manière apaisée."

Et l'élu Les Républicains de faire allusion à ce qu'il s'est passé aussi dimanche après-midi, à quelques kilomètres de là : "A Pont-Saint-Martin, dans les serres des Maraîchers nantais, au sens propre comme au figuré, on a foulé leur travail et le fait que c'est cautionné par un certain nombre d'élus et de citoyens, c'est quelque chose qui me dépasse parce que ce n'est pas ma conception de la contradiction et de la démocratie."

"L'État condamne fermement ces faits"

Rodolphe Amailland a porté plainte. Les gens du voyage occupent, eux, toujours illégalement le terrain à l'entrée de la ville, en attendant la décision de la justice administrative. "L'impunité, c'est aussi ça. Ils se sont également attaqués aux forces de gendarmerie et, après ces diverses altercations, l'idée a été de faire tomber la pression. Il n'y a qu'un seul moyen et - c'est sans doute ça le plus grave - le laisser faire. J'espère donc que la justice va œuvrer rapidement pour montrer symboliquement qu'on ne peut pas tout laisser faire et qu'on n'a pas le droit de se comporter comme ça dans une société démocratique", affirme le maire.

Dans un communiqué, la préfecture de Loire-Atlantique a fait savoir que "l'État condamne fermement, résolument, ces faits". Elle fait savoir aussi que contact a été pris à plusieurs reprises dès dimanche avec le maire de Vertou. Rodolphe Amailland a reçu également le soutien de Michel Ménard, le président du Département : "Rien ne justifie la violence physique et les insultes envers les élu.es". De son côté, l'Association des maires de Loire-Atlantique appelle à "une sanction dissuasive et réparatrice".

Source: France Bleu