22 % des Français boivent de l’alcool trop souvent, un chiffre en baisse pour la première fois depuis 5 ans

June 13, 2023
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Thomas Barwick / Getty Images Thomas Barwick / Getty Images

ALCOOL - Il y a des progrès, mais des efforts restent à faire. D’après une enquête menée par Santé publique France portant sur l’année 2021 et publiée ce mardi 13 juin, un adulte français sur cinq (22 %) dépasse les plafonds de consommation d’alcool recommandés. Mais cette proportion est en baisse pour la première fois depuis 2017.

« Entre 2020 et 2021, en métropole, la proportion d’adultes déclarant une consommation d’alcool se situant au-dessus des repères de consommation à moindre risque a significativement diminué, de 23,7 % à 22,0 % », a observé l’agence sanitaire dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire. L’étude s’appuie sur des données de l’enquête « Baromètre » de Santé publique France (SPF) 2021.

Afin de réduire les impacts négatifs de l’alcool sur la santé, des repères de consommation font l’objet de campagnes d’information depuis 2017 : maximum 10 verres par semaine, maximum deux verres par jour, et des jours dans la semaine sans consommation.

Une baisse chez les hommes

Comme la proportion de Français dépassant ces repères n’avait pas reculé entre 2017 et 2020, la baisse globale en 2021 est jugée « encourageante » par SPF. D’autant que « le contexte de crise sanitaire et sociale liée à la Covid-19 s’est prolongé en 2021 » et « aurait pu laisser présager une évolution de la consommation d’alcool à la hausse », précise SPF.

La diminution a été observée principalement parmi les hommes, mais aussi les plus jeunes, les plus âgés et les plus favorisés (en termes de diplômes et de revenus). La pandémie « pourrait avoir réduit les occasions festives » des plus jeunes et poussé les plus âgés à « limiter les moments conviviaux propices à la consommation pour prévenir d’éventuelles contaminations à la Covid-19 », selon des hypothèses de Santé publique France.

Disparités régionales

Des disparités persistent entre les régions. « Le dépassement des repères apparaît significativement supérieur à la moyenne métropolitaine en Bretagne, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes », note l’agence sanitaire, « tandis qu’il est inférieur en Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et dans l’ensemble des DROM ».

Malgré cette baisse, la France est toujours l’un des pays au monde les plus adeptes de l’alcool. Elle compte 42,8 millions de consommateurs. Pour SPF, c’est donc « nécessaire de continuer à informer sur les risques de la consommation d’alcool, même à faibles doses ».

L’alcool responsable de maladies

La consommation d’alcool est responsable directement ou indirectement de plus d’une soixantaine de maladies (cancers, maladies cardiovasculaires, digestives, mentales, etc.). Elle est la première cause d’hospitalisation et la deuxième cause de mortalité évitable en France (après le tabac).

« La satisfaction individuelle et les profits financiers engendrés par la consommation d’alcool ne parviennent pas à dépasser le coût des pathologies et de la mortalité : 49 000 morts par an pour un coût social estimé à 118 milliards d’euros », note l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans un autre article du bulletin épidémiologique.

Les experts de l’Inserm appellent de nouveau à « en limiter l’accès et en réduire l’attractivité » par une panoplie d’actions (rétablissement de la loi Evin dans sa version initiale puis renforcement, prévention, dépistage précoce…).

Source: Le HuffPost