Affaire Kenzo lors du match AC Ajaccio-Marseille: "L’enfant n’a jamais été visé", affirme une source policière
Le déroulé précis des faits fait l’objet de versions divergentes, l’ACA ayant d’abord dénoncé des « actes inqualifiables » en assurant que « Kenzo et ses parents » avaient « été honteusement violentés par des individus qui se sont introduits dans leur loge », avant de revenir sur sa version des faits quelques jours plus tard. Une publication sur Facebook avait fait état d’une agression de l’enfant, qui aurait été « jeté à terre » et « frappé au visage », puis que son maillot de l’OM aurait été brûlé devant lui.
Kenzo, jeune supporter de huit ans de l’Olympique de Marseille, atteint d’un cancer au cerveau, avait été invité le 3 juin en Corse pour réaliser son « rêve » de rencontrer des joueurs du club de Ligue 1. Alors qu’il se trouvait dans une loge du stade avec son père et son frère, des individus avaient fait irruption et avaient frappé le père de famille avant de repartir avec son maillot de l’OM, selon les premiers éléments de l’enquête.
Lundi, deux jeunes hommes âgés de 20 ans, dont l’un connu pour des violences, s’étaient déjà présentés au commissariat d’Ajaccio où ils ont été placés en garde à vue, avait indiqué le parquet d’Ajaccio. Ces deux premiers suspects « nient avoir exercé des violences physiques à l’encontre du père de Kenzo et de Kenzo lui-même », avait précisé lundi soir le procureur de la République, Nicolas Septe, dans un communiqué, en soulignant que « d’autres protagonistes » étaient « encore activement recherchés ».
Dans un nouveau communiqué, le président du club Alain Orsoni a affirmé, après avoir visionné les images de vidéosurveillance, que « la gravité des agissements de certains supporters ajacciens, au demeurant répréhensibles, (avait) été très nettement exagérée ».
« Deux coups de poing dans la tête »
Amandine, la mère de Kenzo, a indiqué à l’AFP que les individus avaient pénétré dans la loge, bousculant l’enfant qui « est tombé » et « a tapé le côté de son visage sur la barre du siège et du balcon ». Elle avait ajouté que les individus avaient fait enlever à son mari son maillot de l’OM et lui avaient « mis deux coups de poing dans la tête ». C’est donc le père qui portait le maillot.
« L’enfant n’a jamais été visé, aucun maillot n’a été arraché », précise une source policière, selon Le Parisien. « Mais il ne faut pas minimiser car il a sans doute été traumatisé, mais cette affaire est montée et va redescendre comme un soufflé », ajoute cette source. D’après plusieurs témoins, le père de Kenzo serait sorti sur le balcon de la loge avec le maillot de l’OM sur lui, avant de provoquer les spectateurs en contrebas. « Il a embrassé son maillot en nous regardant », a déclaré l’un d’entre eux. Un geste qu’aurait reconnu le père, d’après Le Parisien.
L’avocat de la famille tient cependant à souligner que les enfants, Kenzo et son frère, sont « choqués ». « Il faut remettre les choses dans leur contexte, ce sont eux les victimes. », fait-il valoir.
Une enquête a été ouverte pour « violences en réunion » afin de faire la lumière sur cette affaire qui a suscité des réactions jusqu’au président Emmanuel Macron qui a demandé des sanctions « claires et fortes ». La Ligue de football professionnel (LFP) et l’ACA ont déposé une plainte.
Source: La Voix du Nord
