Catherine Colonna prône le dialogue en Azerbaïdjan et en Arménie

April 28, 2023
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La ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, Djeyhoun Baïramov, à Bakou, en Azerbaïdjan, le 27 avril 2023. AZIZ KARIMOV/REUTERS

La visite ne plaît pas à Moscou. La Russie a accusé, jeudi 27 avril, la France et les Etats-Unis d’entraver ses efforts de médiation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, au moment où la ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, rencontrait les dirigeants des deux pays ennemis pour les encourager à surmonter, enfin, leurs conflits territoriaux.

La cheffe de la diplomatie française a commencé par se rendre en Azerbaïdjan − les relations de ce pays avec la France sont tendues. Elle s’est entretenue pendant une heure quinze, plus longtemps que prévu, avec le président, Ilham Aliev. « S’engager avec détermination sur la voie de la paix, cela impose de renoncer à l’usage de la force ou à la menace de l’usage de la force », a dit Mme Colonna, à Bakou. Elle s’est rendue ensuite en Arménie, alliée historique de Paris, pour rencontrer le premier ministre, Nikol Pachinian, pendant plus d’une heure et demie.

La visite survient dans un contexte particulièrement tendu. Bakou a annoncé, le 23 avril, avoir installé un checkpoint à l’entrée du corridor de Latchine, le seul axe routier reliant l’Arménie à l’enclave disputée du Haut-Karabakh. C’est la première fois qu’une telle mesure est prise depuis la guerre qui a opposé l’Azerbaïdjan à l’Arménie à l’automne 2020, qui s’est soldée par la victoire écrasante de Bakou.

Ce poste de contrôle aura peu d’impact dans l’immédiat, la route étant déjà bloquée depuis décembre 2022 par un groupe d’activistes soutenu par le gouvernement azerbaïdjanais. Mais il représente un nouveau coup de force des autorités azerbaïdjanaises pour resserrer leur étau autour du Haut-Karabakh, où vivent des dizaines de milliers d’Arméniens.

« Faux prétextes »

Bakou dit avoir agi « en réponse » à une décision similaire prise la veille par Erevan et « pour empêcher le transport illégal de main-d’œuvre, d’armes et de mines depuis le territoire de l’Arménie pour les formations illégales de bandits arméniens sur le territoire de l’Azerbaïdjan ». Les autorités arméniennes ont dénoncé une « une nouvelle provocation » et une décision « inacceptable », prise sous « des faux prétextes sans fondement ». Elles ont appelé à l’aide la Russie, censée assurer la sécurité sur cet axe routier.

« Personne, à l’exception de la Russie, n’a le droit de contrôler le couloir », a martelé M. Pachinian, avant de recevoir Mme Colonna, assurant que l’objectif de Bakou était « le nettoyage ethnique des Arméniens du Haut-Karabakh ». De son côté, le ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères a assuré que le point de contrôle « sera mis en place en interaction avec la force de maintien de la paix russe » déployée dans le cadre du cessez-le-feu signé en novembre 2020, sous médiation russe, pour mettre fin à la guerre, de quarante-quatre jours, dans le Haut-Karabakh.

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Source: Le Monde