Dormir avec son portable près de la tête est dangereux pour votre cerveau : vrai ou faux ?
Dans l’inconscient collectif, dormir avec son téléphone près de la tête peut avoir des effets nocifs sur le cerveau
Aucune étude scientifique n’a pour le moment confirmé un lien de cause à effet entre les maladies du cerveau et l’exposition aux ondes
L’Anses donne tout de même quelques recommandations, par précaution
Nos téléphones portables sont devenus de véritables compagnons du quotidien, demandant constamment notre attention, même lorsque nous allons… nous coucher. Selon l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), plus de la moitié des Français ne mettent pas leur téléphone en veille pour la nuit et un sur cinq le laisse en état de fonctionnement.
Pourtant, dans l’inconscient collectif, dormir près de son smartphone est dangereux. Mais est-ce vraiment le cas ? Pour répondre à cette question, il faut considérer plusieurs aspects de l’interaction entre nos smartphones et notre sommeil.
Dormir avec son téléphone expose à des ondes dangereuse : FAUX
C’est l’une des questions les plus épineuses sur ce sujet. Exposer sa tête aux ondes de téléphone est-il dangereux pour notre cerveau ? Dans les faits, rien ne le prouve.
En effet, la nocivité des ondes (Wifi, 4G et 5G) n’a jamais été clairement établie. En Europe, la puissance des émissions est même très encadrée avec des limites à ne pas dépasser très en dessous de ce qu’ont imposé d’autres pays, notamment en Asie.
Toutefois, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) conseille, par mesure de précaution, d’éloigner les téléphones de votre tête quand vous dormez et de les passer en mode avion.
Utiliser votre téléphone avant de dormir peut perturber votre sommeil : VRAI
C’est une routine que beaucoup de personnes connaissent : on se couche, on prend son téléphone, on consulte les réseaux sociaux une dernière fois pour voir si le monde a besoin de nous un mercredi soir à 23h, on répond aux quelques messages de ses amis, on partage une vidéo de chat à son meilleur ami… Bref, on “traîne” sur son téléphone comme une âme en peine avant de le poser sur la table de nuit.
Si vous voulez préserver votre santé, vous allez devoir vous débarrasser de cette vilaine habitude. Selon les études de l’INSV, l’impact de la lumière bleue émise par les écrans sur notre sommeil est très néfaste. L’INSV souligne que cette lumière stimule fortement les récepteurs de la rétine, donnant à notre horloge biologique un signal “de jour” qui retarde notre endormissement. Une simple consultation d’un message peut supprimer la sécrétion de mélatonine, l’hormone qui régule notre cycle veille/sommeil.
Il faut ajouter à cela l’effet excitant des réseaux sociaux et des échanges avec nos amis. Ces activités génèrent une “excitation cognitive” qui contribue à nous maintenir éveillés. Le phénomène est particulièrement répandu chez les jeunes, avec 80% des 15-24 ans passant en moyenne plus d’une heure sur un écran avant de se coucher.
Dormir avec son téléphone portable actif peut également affecter notre sommeil à travers ce que les spécialistes appellent “l’effet sentinelle”. Notre cerveau reste en alerte, à l’affût de messages potentiels, même lorsque nous essayons de dormir. Cela perturbe notre horloge interne et peut entraîner une somnolence durant la journée, un problème qui affecterait près d’un tiers des Français.
Pour y remédier, l’INSV recommande un “couvre-feu digital”. Au moins une heure avant de se coucher, il est conseillé de mettre de côté les écrans et de favoriser des activités plus calmes, comme la lecture ou l’écoute de musique douce. De plus, il est crucial de passer son téléphone en mode avion pour ne pas être tenté de répondre à un message et d’interrompre ce processus d’apaisement.
Alors, dormir avec son portable près de la tête est-il dangereux pour le cerveau ? La réponse n’est pas aussi tranchée qu’on pourrait le penser. Si aucune étude ne démontre l’impact des ondes sur le cerveau, les perturbations de notre sommeil par la lumière bleue et l’excitation cognitive sont indéniables.
Source: Presse-citron
