L’évêque de La Rochelle, visé par une enquête pour des faits de nature sexuelle, " dément vigoureusement " des " allégations calomnieuses "

June 14, 2023
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L’évêque de La Rochelle Georges Colomb, pendant son ordination épiscopale par l’archevêque de Paris, le 5 mai 2016, au Parc des expositions de La Rochelle. XAVIER LEOTY / AFP

D’un bourbier, il est par définition bien difficile de se dépêtrer. Il en va ainsi de la crise des violences sexuelles que traverse l’Eglise de France depuis quelques années. Si elle pensait avoir trouvé une réponse en reconnaissant le caractère systémique du problème et en prenant des mesures à la suite des conclusions du fameux rapport de Jean-Marc Sauvé et de sa Commission indépendante sur les abus dans l’Eglise en 2021, l’institution ne semble pas au bout de ses peines. Mardi 13 juin, un nouveau scandale est venu secouer les fondements de l’Eglise au cœur même du niveau le plus élevé de sa hiérarchie : celui des évêques. Trois journaux, La Croix, La Vie et Famille Chrétienne ont ainsi révélé que Georges Colomb, l’évêque de La Rochelle, était visé par une enquête judiciaire pour agression sexuelle sur un jeune homme majeur.

« Le parquet de Paris a confié le 24 mai au troisième district de police judiciaire une enquête concernant des faits de nature sexuelle reprochés à cet évêque et qui auraient été commis en 2013 », indique ainsi le parquet de Paris au Monde, confirmant les informations des trois titres de presse. Ce sont les Missions étrangères de Paris (MEP), organisation fondée au XVIIe siècle pour évangéliser les non-chrétiens, et dont Georges Colombs était le supérieur général au moment des faits, qui sont à l’origine du signalement.

Ironie du sort, c’est aussi mardi matin que la Conférence des évêques de France (CEF), conjointement avec la Conférence des religieux et religieuses de France, avait décidé de publier son livret d’information contenant les mesures prises par l’Eglise depuis deux ans pour lutter contre les violences sexuelles.

Enquête canonique

Mardi soir, Georges Colomb annonçait par voie de communiqué avoir « pris la décision de demander au Pape de le mettre en retrait le temps de l’enquête, tout en demeurant évêque de La Rochelle ». Le prélat, qui précise n’avoir « à ce jour, été contacté par aucun enquêteur », dément les accusations. Il fait part de « sa stupéfaction et son incompréhension » face à ce qu’il qualifie d’« allégations calomnieuses » qu’il « dément vigoureusement ».

De son côté, la CEF, qui est une assemblée dont le président n’a pas autorité sur les évêques, lesquels dépendent chacun directement du pape, a elle aussi réagi dans la soirée. « Ma pensée et ma prière vont vers toutes les personnes qui peuvent souffrir de ces situations », a ainsi déclaré Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF, précisant que « la parole des plaignants » devait « être entendue » et « les droits de la défense, respectés ». L’enquête canonique que doit conduire l’Eglise, et dont une version préalable a été ouverte en décembre 2022 par la nonciature (l’ambassade du Vatican en France) avant d’être interrompue pour permettre le travail de la justice civile, devrait reprendre une fois que celle-ci aura fini.

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Source: Le Monde