Grèce : le naufrage d’un bateau de migrants fait au moins 78 morts, ce que l’on sait du drame

June 15, 2023
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- / AFP - / AFP

FAITS DIVERS - C’est la pire catastrophe pour un bateau de migrants depuis 2016. Au moins 78 personnes sont mortes dans la nuit de mardi 13 au mercredi 14 juin après le naufrage d’un navire au large de la Grèce. Un deuil de 3 jours a été décrété dans le pays, alors que le bilan pourrait encore s’alourdir. Le HuffPost revient sur les faits.

• Que s’est-il passé ?

Le navire de pêche, de 20 à 25 mètres, a été repéré mardi après-midi par un avion de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières. Les migrants à son bord « ont refusé toute aide », ont affirmé dans un communiqué les autorités portuaires grecques. « Nous voulons seulement aller en Italie », auraient affirmé les naufragés.

Un porte-parole du gouvernement, Illias Siakantari, a expliqué que le moteur était tombé en panne dans la nuit de mardi à mercredi, vers 21 h 40 heure française. Le bateau a coulé en une quinzaine de minutes, dans des eaux internationales très profondes au large du Péloponnèse.

Les gardes-côtes ont précisé qu’au moment du drame, à 47 milles marins de Pylos, en mer Ionienne, aucun passager n’était équipé d’un gilet de sauvetage. Selon des informations des autorités, le navire naufragé était parti de Libye à destination de l’Italie.

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La BBC, citant la chaîne grecque ERT, a annoncé mercredi soir l’interpellation de trois personnes soupçonnées d’être des passeurs. Ce jeudi 15 juin au matin, la correspondante de France 24 en Grèce, Alexia Kefalas, parle de sept Égyptiens interpellés.

• Où en sont les opérations de sauvetage ?

Une vaste opération de sauvetage entamée mercredi matin a permis de secourir 104 personnes, malgré de mauvaises conditions de mer et un vent violent. Les recherches se sont poursuivies toute la journée et en début de soirée.

Un avion C-130 de l’armée grecque a patrouillé les eaux dans lesquelles le bateau a coulé toute la nuit de mercredi. En outre, une frégate de la marine de guerre grecque, un avion et un hélicoptère de l’armée de l’air ainsi que six bateaux qui naviguaient mercredi dans la zone participent à cette opération de sauvetage.

France 24 ajoute ce jeudi que les recherchent se sont accélérées depuis l’aube pour retrouver d’éventuels survivants.

• Qui était dans le bateau ?

Il est encore difficile de savoir combien de personnes étaient entassées dans ce bateau. Si les autorités grecques parlent de 750 migrants, dont une centaine d’enfants, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui craint « d’autres pertes en vies humaines », a pour sa part évoqué le chiffre de 400 passagers.

Le porte-parole du gouvernement Ilias Siakantari a expliqué ne pas savoir « combien de personnes étaient à l’intérieur ». « Mais nous savons qu’il est habituel pour les passeurs de les enfermer, afin de maintenir le contrôle à bord », a-t-il ajouté.

Les naufragés sains et saufs « sont tous des hommes », a déclaré la porte-parole des garde-côtes Nikolaos Alexiou, faisant craindre que des femmes et des enfants, qui embarquent généralement aussi sur ces embarcations, ne figurent parmi les disparus. Une chose est sûre, « le pont était bondé, et nous pensons que l’intérieur l’était aussi », a-t-il ajouté sur ERT.

Les survivants, pour la plupart originaires de Syrie (47), du Pakistan (12), d’Égypte (43) et de Palestine (2), ont été transportés dans la ville côtière de Kalamata, dans le sud du Péloponnèse.

• Un choc mondial

« Mes pensées vont aux proches des victimes », a réagi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur Twitter. Il a aussi exprimé sa reconnaissance « aux autorités grecques qui mènent une vaste opération pour sauver les survivants. » Le Quai d’Orsay a exprimé sa « profonde tristesse » et « assure de son soutien les autorités grecques, qui ont engagé des opérations de sauvetage ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est aussi dite « profondément attristée ». « Nous devons continuer à travailler ensemble, avec (…) les pays tiers, pour éviter de telles tragédies », a-t-elle écrit sur le même réseau social.

Les associations se sont, elles, insurgées. « C’est vraiment choquant d’entendre que Frontex a survolé le bateau et qu’il n’y a pas eu d’intervention parce que le bateau a refusé toute aide. Un bateau surchargé est un bateau en détresse, donc il n’y a pas de question de son état ou de sa capacité à continuer sa route », a estimé sur Franceinfo Jérôme Tubiana, responsable du plaidoyer migrations à Médecins sans frontières.

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Même colère du côté de Médecins du monde. « Le naufrage était prévisible dans la mesure où les personnes se déplacent, elles prennent les chemins qu’elles peuvent et il n’y a pas de moyen de sauvetage digne de ce nom », a jugé, toujours sur Franceinfo, la présidente de l’ONG Florence Riga.

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Source: Le HuffPost