Le cyclone Biparjoy s’approche à grands pas de l’Inde et du Pakistan

June 15, 2023
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Des nuages de pluie envahissent le ciel avant l’arrivée du cyclone Biparjoy à Mandvi, dans l’Etat du Gujarat, en Inde, le jeudi 15 juin 2023. AJIT SOLANKI / AP

Quelques heures avant l’arrivée attendue de Biparjoy, un puissant cyclone, de violentes rafales de vent et de grosses vagues se déchaînent, jeudi 15 juin, sur les côtes de l’Inde et du Pakistan. Les habitants sont contraints de s’abriter là où ils le peuvent. Près de 150 000 personnes ont déjà réussi à fuir la zone que doit, en principe, traverser Biparjoy, afin de se prémunir des risques d’inondations et de « destruction totale » de certains édifices. Biparjoy, qui signifie « désastre » en bengali, continue de remonter la mer d’Arabie. Il est attendu jeudi plutôt en fin de journée.

Des vents forts, des ondes de tempête (hausse du niveau de la mer) et des pluies diluviennes menacent quelque 325 kilomètres de littoral entre Mandvi, dans l’Etat indien du Gujarat, et la région de Karachi, principale ville du Pakistan. Les agences météorologiques de l’Inde et du Pakistan prévoient « un cyclone très violent ».

En Inde, le gouvernement du Gujarat a déclaré que 75 000 personnes avaient quitté les zones côtières et basses pour s’abriter. La ministre du changement climatique pakistanaise, Sherry Rehman, a déclaré mercredi que 73 000 personnes avaient été déplacées des zones côtières du Sud-Est et avaient été hébergées dans soixante-quinze camps de secours. « C’est un cyclone comme le Pakistan n’en a jamais connu », a-t-elle déclaré aux journalistes.

« Tout est le résultat du changement climatique »

De nombreuses zones touchées sont les mêmes qui ont été inondées lors de la mousson catastrophique de l’année dernière, qui a plongé un tiers du Pakistan sous l’eau, endommageant deux millions de maisons et tuant plus de 1 700 personnes. « Tout est le résultat du changement climatique », estime Mme Rehman. Les vagues pourraient atteindre des hauteurs de 3,5 mètres et risquent d’inonder une partie de la mégapole de Karachi, qui abrite environ 20 millions d’habitants.

Mercredi soir, à une courte distance du port indien de Jakhau, environ 200 personnes du district de Kutch se sont regroupées dans un petit centre de santé de plain-pied. Ici, nombreux sont ceux qui s’inquiètent pour le bétail laissé derrière eux dans leurs fermes.

Les cyclones sont fréquents dans cette région de l’océan Indien, où vivent des dizaines de millions de personnes. Mais les scientifiques expliquent que ces phénomènes gagnent en puissance en raison du réchauffement climatique. L’un d’entre eux, Roxy Mathew Koll, climatologue à l’Institut indien de météorologie tropicale, a déclaré à l’Agence France-Presse que les cyclones puisent leur énergie dans les eaux chaudes et que les températures de surface dans la mer d’Oman étaient de 1,2 à 1,4 degré Celsius plus élevées qu’il y a quatre décennies. « Le réchauffement rapide de la mer d’Oman, associé au réchauffement climatique, a tendance à augmenter le flux de chaleur de l’océan vers l’atmosphère et à favoriser des cyclones plus intenses », a-t-il résumé.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde