" Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes " : l’Algérie réintroduit un couplet anti-France dans son hymne

June 15, 2023
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Simple volonté patriotique ou volte-face aux relations diplomatiques avec la France ? Abdelmadjid Tebboune, président de l’Algérie, a décidé, par décret, de réintroduire un couplet anti-France dans son hymne national. Ce changement est passé assez inaperçu, le 24 mai dernier, et n’a d’ailleurs pas fait réagir Paris.

Pourtant, l’addition du troisième couplet dans le Kassaman semble problématique tant il vise ostensiblement la France, qui a occupé le pays pendant près de 130 ans jusqu’en 1962. « Ô France ! Le temps des palabres est révolu. Nous l’avons clos comme on ferme un livre. Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra, Car nous avons décidé que l’Algérie vivra », est-il écrit dans la version officielle.

Relations tendues entre Paris et Alger

En application d’un précédent décret promulgué en 1986, l’utilisation de ce troisième couplet était extrêmement restreinte aux congrès du FLN et à l’investiture du président de la République, deux événements plutôt rares. À plusieurs reprises, notamment en 1967 et 2007, des élus algériens ont tenté de faire supprimer définitivement ce couplet, en répétant que l’hymne algérien était le seul hymne au monde à citer un autre pays. Sans succès.

L’#Algérie a-t-elle rétabli, dans l'hymne national #Kassaman, le couplet où la France est citée nommément ? Depuis quelques jours, la question suscite la polémique.https://t.co/4wcKbHPHms — TSA Algérie (@TSAlgerie) June 13, 2023

Dans ce nouveau décret, le président algérien a donc élargi les circonstances où ce couplet sera chanté, notamment lors de toutes les « commémorations officielles en présence du président de la République ». Précision importante : cette modification ne concerne pas les visites officielles des chefs d’État étrangers. Emmanuel Macron, en cas de visite en Algérie, comme il l’a fait à l’été dernier, n’aura donc pas à entendre la version complète de l’hymne national.

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Source: Le Parisien