Toulouse : C’est quoi ces " repose-pieds " pour cyclistes ?

June 15, 2023
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« Peux pas ! Je suis gauchère ! » Cette Toulousaine fonce le nez dans le guidon et dédaigne la planche rose qui pourtant lui est directement destinée avec son slogan entraînant : « Ici pour les cyclistes c’est le pied ! » Cet équipement flashy a fait son apparition lundi au centre-ville de Toulouse. « En haut » de l’avenue Honoré-Serres plus exactement, au débouché en légère montée de la piste cyclable et en bordure du « sas » réservé aux deux-roues qui s’arrêtent au feu rouge avant de s’engager, ou de traverser, les périlleuses doubles voies qui bordent le canal du Midi. « Il s’agit d’un repose-pieds, explique Maxime Boyer, l’élu en charge du Vélo et des Nouvelles mobilités. Nous avons découvert ce dispositif lors d’une visite à Copenhague où il est bienvenu et fonctionne très bien. On s’est dit qu’on pouvait les imiter. » Qui plus est à moindres frais, puisque les trois prototypes toulousains ont été conçus et fabriqués dans les ateliers municipaux. « Cela peut surtout être utile quand on a un peu de pente pour reprendre un peu d’élan, argumente l’élu, lui-même pratiquant. Une politique globale doit aussi englober de petits aménagements pour faciliter la vie des cyclistes. »

Le dispositif est destiné à garder l'équilibre ou à prendre son élan pour redémarrer. - H. Ménal

Le tweet de présentation posté par Maxime Boyer a suscité pas mal de réactions rigolardes. « Le summum de l’inutile », juge un twittos quand d’autres se demandent si les cyclistes ne peuvent pas tout simplement « poser le pied par terre » ou proposent des cours de réglage de selle. Boris Kozlow, le président de la très active association 2Pieds 2Roues, se montre moins tranchant. « Il faut voir à l’usage, dit-il. Ça peut faire gadget, mais c’est une facilité qu’on voit souvent en Hollande et qui ne fait pas de mal. » Certains apprécient carrément cette « petite attention » venue du nord ou la trouvent « géniale ».

Encore faut-il s’arrêter

Sur place, les principaux intéressés sont difficiles à intercepter. Et pour cause. A la louche, à peine un cycliste sur dix respecte le feu rouge. Léa, qui rentre chez elle pour déjeuner, si. « La plupart du temps », car elle n’est pas encore trop sûre d’elle. Elle n’avait pas compris à quoi servait la planche rose mais elle se dit qu’elle « peut rassurer les débutants ». Karine promet de l’essayer… mais à son prochain passage. Une autre dame, plus âgée, passe, pose son pied dessus comme si elle avait fait ça toute sa vie mais n’a pas le temps d’en vanter les mérites.

« Je ne vois pas l’intérêt », décide Olivia au premier abord. Celle qui s’est convertie au pédalage pendant le confinement ne respecte pas toujours le feu rouge d’Honoré-Serres. « On s’arrête tous un peu plus loin, au-delà du sas, on prend de l’avance, explique-t-elle. Parce quand on est cycliste tout se calcule et c’est trop dangereux d’être pris dans le trafic. » Tant qu’à être là, la jeune femme teste le « repose-pieds ». Elle s’accoude un instant à la grosse tubulure. « Finalement c’est pas si mal, ça permet de se poser un peu. » Mais pas trop longtemps alors. Au bout de cette piste très étroite, elle a peur de gêner les cyclistes et les trottinettistes qui eux se moquent royalement du feu.

Les deux autres repose-pieds de la Ville rose doivent être installés prochainement avenue du Grand-Ramier, toujours en pente, et rue du Béarnais, dans le quartier Compans, sur du plat. L’expérimentation va se poursuivre plusieurs mois avant une éventuelle adoption définitive. « En haut » de l’avenue Honoré-Serres plus exactement, au débouché en légère montée de la piste cyclable et en bordure du « sas » réservé aux deux-roues qui s’arrêtent au feu rouge avant de s’engager, ou de traverser, les périlleuses doubles voies qui bordent le canal du Midi.

Source: 20 Minutes