De plus en plus d’arrêts de travail courts et près du week-end, comme l’affirme le président du Medef ?

June 16, 2023
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Le président du Medef a fustigé ce vendredi matin les « arrêts de travail de complaisance ». Invité sur BFMTV, Geoffroy Roux de Bézieux a dénoncé une « explosion des arrêts de travail de courte durée, notamment les vendredis et les lundis ». Les arrêts de travail ont en effet augmenté en volume. Si l’on compare 2022 à 2019, le nombre d’arrêt de travail indemnisés par les membres du CTIP (Centre technique des institutions de prévoyance) a augmenté de 30 %.

Mais 2019 a marqué la dernière année avant le Covid-19. La pandémie a marqué une recrudescence des arrêts afin d’isoler les personnes porteuses du virus le temps de leur contagiosité. L’absence de jours de carence pour les personnes testées positives n’a d’ailleurs été actée qu’au 1er février 2023. En 2022, près d’un salarié sur deux (44 %) a été arrêté au moins une fois dans l’année, d’après le Datascope d’Axa publié fin mai. Toutefois, la courbe reste assez stable. 41 % des salariés étudiés par Malakoff se sont vus prescrire un arrêt de travail en 2016, contre 42 % en 2022.

Des arrêts maladies pour un week-end prolongé ?

Geoffroy Roux de Bézieux affirme aussi que les arrêts à proximité du week-end explosent. Pourtant, il n’existe pas de chiffres officiels sur les arrêts délivrés spécifiquement les lundis et les vendredis. Mais le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, les pointe aussi du doigt. Son « plan fraude » présenté en mai prévoit « une nouvelle campagne de contrôles » des arrêts de travail à partir de septembre.

Il veut ainsi cibler « les faux arrêts du lundi […] ou du vendredi », ainsi que ceux « qui ne s’accompagnent d’aucune prescription de soins ou de médicaments ». Si le gouvernement veut mettre l’accent sur la fraude aux arrêts de travail, les dirigeants de l’Assurance maladie (CNAM) reconnaissent toutefois que la traque aux tricheurs chez les assurés n’a qu’un « impact financier limité ».

Source: 20 Minutes