En Finlande, la coalition de droite et d’extrême droite va durcir la politique migratoire

June 16, 2023
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Le président du Parti de la coalition nationale et chef du futur gouvernement finlandais, Petteri Orpo, à Helsinki, le 16 juin 2023. KIMMO PENTTINEN / AFP

Les négociations avaient débuté le 2 mai, au Palais des Etats (Säätytalo), un bâtiment historique du centre-ville d’Helsinki. Ponctuées par de multiples coups d’éclat, sur le point de dérailler à plusieurs reprises, elles ont duré soixante-quinze jours – quatre de moins que le record établi en 1951.

Vendredi 16 juin, Petteri Orpo, le leader du Parti de la coalition nationale (conservateur), arrivé en tête lors des élections législatives du 2 avril, a pu enfin présenter le programme de sa future coalition gouvernementale, incluant les Vrais Finlandais (extrême droite), le Parti populaire suédois de Finlande et le mouvement Chrétiens-démocrates.

Lors de la conférence de presse au cours de laquelle les dirigeants des quatre partis ont présenté les grandes orientations du programme, M. Orpo n’a pas caché sa satisfaction : après quatre ans d’un gouvernement de centre gauche, dirigé par la sociale-démocrate Sanna Marin, il a annoncé un virage à droite toute. Selon les observateurs de la vie politique finlandaise, le nouveau gouvernement devrait être le plus conservateur qu’ait connu le pays depuis la seconde guerre mondiale.

« La Finlande et les Finlandais ont besoin d’un changement. Notre Etat-providence est en danger », a déclaré Petteri Orpo, pour justifier le retour à l’austérité. Pendant la campagne électorale, il s’était engagé à réduire de 6 milliards d’euros le budget de l’Etat sur quatre ans, affirmant que le plus grand danger menaçant son pays était « la crise de la dette » – elle se situe à 74 % du produit intérieur brut. « Nous ne pouvons pas continuer à nous endetter année après année », a-t-il martelé, annonçant des réformes dont certaines « vont faire mal ».

Coupes sans précédent dans les prestations sociales

Le programme prévoit de baisser de 4,2 milliards d’euros les dépenses d’ici à 2027, tout en augmentant de 1,85 milliard les recettes, grâce notamment à la création de plus de 80 000 emplois. Pour y parvenir, la coalition mise sur des coupes sans précédent dans les prestations sociales. « Cela doit rapporter plus de travailler », a insisté M. Orpo. Ainsi, les conditions pour obtenir l’allocation-chômage vont être durcies, une journée de carence sera introduite au début du congé de maladie et l’accès aux allocations logement sera limité.

Par ailleurs, le droit de grève va être restreint et une amende introduite pour les cessations du travail non autorisées. La coalition prévoit aussi de faciliter les licenciements et le recours à des contrats à durée déterminée. Parallèlement, elle promet d’investir dans l’éducation et les compétences. Si le patronat applaudit, louant des réformes qu’il avait « demandées depuis des décennies », la plupart des syndicats dénoncent « une attaque contre les salariés ».

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Source: Le Monde