Un séisme provoqué par cette " grande faille présente en Bretagne ", selon une sismologue bretonne

June 17, 2023
254 views

C’est le séisme le plus fort que l’on ait enregistré ces 20 à 30 dernières années dans le Grand Ouest.

On doit être dans le prolongement des grandes fissures du cisaillement du massif sud-armoricain, à l’origine, lui aussi, du séisme de magnitude 5,4, enregistré à Hennebont (56), le 30 septembre 2002. Comme ce dernier, celui de vendredi, dans les Deux-Sèvres, a dû être provoqué par cette grande faille présente en Bretagne et qui bouge régulièrement.

Vendredi, la faille se situait à 4 km de profondeur, occasionnant plus de dégâts car elle est arrivée avec beaucoup plus d’amplitude à la surface du sol, alors que celle d’Hennebont avait été moins forte car elle se situait, elle, à 13 km de profondeur, donc plus loin de la surface.

À lire sur le sujet Dans le village de La Laigne, après le séisme : « On ne sait pas où aller »

Enregistre-t-on une hausse des séismes ?

J’ai remarqué qu’il y en avait un peu plus qu’avant dans le Finistère, département que je surveille depuis 2013. Mais ce sont des petits séismes qui n’occasionnent pas de dégâts. Contrairement à des régions comme les Alpes ou les Pyrénées, la Bretagne n’a pas de zones fortement actives, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de forces tectoniques importantes dans notre région. Les seules forces tectoniques importantes sont celles de la collision Europe-Afrique et au large de la Bretagne. Il y a aussi cette dorsale océanique qui peut entraîner des petites contraintes sur notre continent. Mais cela n’a rien à voir avec les contraintes très fortes que connaissent l’Himalaya, la ceinture de feu du Pacifique…

Vendredi, la Bretagne a-t-elle été touchée par le séisme ?

Non, il n’y a que très peu de chance qu’elle ait été touchée.

Le 30 septembre 2002, à Hennebont, la Bretagne avait enregistré son plus fort séisme depuis 1980. Quelle en avait été son origine ?

C’est le cisaillement sud-armoricain qui a bougé et, s’il a bougé, c’est toujours à cause de ces forces tectoniques qui s’accumulent sur la faille. Quand celle-ci ne peut plus retenir les forces, elle lâche.

En Bretagne, quels sont les secteurs les plus propices aux séismes ?

En Bretagne, le risque est faible. Un risque faible qui pourrait cependant provenir du long du cisaillement sud-armoricain, lequel part de l’île de Sein, passe par Quimper, Lorient, Vannes et Nantes. À partir de Nantes, le cisaillement se sépare en deux branches, dont l’une descend sur la Vendée, là où s’est produit le séisme de vendredi, et l’autre qui se prolonge un peu plus à l’intérieur du pays.

Source: Le Télégramme