Quatrième mois de hausse d’affilée pour le Cac 40, qui gagne maintenant plus de 15% depuis le début de l’année

April 28, 2023
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Par Denis Lantoine

Publié le 28 avr. 2023 à 17:52 Mis à jour le 28 avr. 2023 à 18:47

Le Cac 40 a tenu bon, malgré les statistiques de premier plan qui étaient programmées ce vendredi. Après avoir baissé de plus de 1% au plus bas de la séance, l’indice phare de la Bourse de Paris est parvenu à se redresser pour finir en progression symbolique de 0,1%, à 7.491,50 points. Ce qui lui permet de terminer ce mois d’avril sur un gain de 2,3% et d’en aligner une quatrième hausse mensuelle d’affilée. Du jamais vu depuis 2019, et de signer une série qui n’a été observée que trois fois depuis la création du Cac 40 en 1988. Sur ces mois de janvier à avril, le marché français a progressé de 15,7%. C’est la quatrième meilleure entame d’année pour la Bourse de Paris depuis cette même date de référence.

Pourtant, les nouvelles du jour n’ont pas été des plus réjouissantes. Aux Etats-Unis, si l’indice core PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus suivie par la Fed et composante de la statistique des revenus et dépenses des ménages, a légèrement diminué de 0,1 point de base à 4,6% sur un an en mars, il se maintient nettement au-dessus de l’objectif de la banque centrale, dont le comité de politique monétaire rendra sa décision sur l’évolution du loyer de l’argent mercredi prochain. L’indice du coût du travail a, de son côté, augmenté de 1,2% au premier trimestre après une hausse 1,1% trois mois plus tôt.

Les données du jour « sur les salaires et l’inflation devraient avoir éliminé tout reliquat de doute sur le fait que la Fed relèvera ses taux de 25 points de base supplémentaires la semaine prochaine », prédit Paul Ashworth, de Capital Economics. Quincy Krosby, de LPL Financial, va plus loin en soulignant que les deux statistiques « suggèrent que les pressions inflationnistes restent tenaces… ce qui pousse les contrats futures à s’aligner sur une nouvelle hausse des taux en juin si les pressions ne diminuent pas plus rapidement. Et c’est une chose que les marchés ne veulent pas intégrer ».

Amazon déçoit dans le cloud

A Wall Street, le Dow Jones et le S&P 500 gagnent de 0,2% à 0,3%, mais le Nasdaq Composite recule de 0,15%, pénalisé par le repli de plus de 4% d’Amazon, dont la progression des revenus chez AWS, qui abrite ses activités dans le cloud, s’est limitée à 16% au premier trimestre, contre 37% un an plus tôt et inférieure de 5 points à celle enregistrée sur les trois derniers mois de 2022.

Dans la zone euro, les dernières données concernant la croissance pointent vers un ralentissement de l’économie. Si elle a rebondi de 0,1% par la mesure du PIB, c’est moins que les 0,2% qui étaient anticipés par le consensus ; elle a surtout ralenti à 1,3% en glissement annuel, contre 1,8% sur les trois premiers mois de 2022. Et comme aux Etats-Unis, l’inflation n’en donne pas pour autant de signe d’accalmie, en France (+0,2 point à 6,9% sur un an en avril en données harmonisées de l’UE) et en Espagne (+0,7 point à 3,8%), tandis qu’elle ne s’est que modérément assagie en Allemagne (-0,2 point à 7,6%). Un mauvais présage pour les chiffres concernant l’ensemble de la zone euro prévus mardi prochain, soit deux jours avant la décision monétaire de la Banque centrale européenne.

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Chute de Rémy Cointreau et de TF1

Parmi les faits du jour au sein des valeurs, deux déceptions. Rémy Cointreau a flanché de 11,8%. Le groupe de spiritueux a confirmé son objectif d'une croissance organique forte de son résultat opérationnel courant pour son exercice 2022-2023, après avoir fait état d'une hausse organique de son chiffre d'affaires de 10,1% sur la période. Mais le premier trimestre sera difficile aux Etats-Unis, le groupe préférant ne pas céder à des baisses de prix pour maintenir la réputation haut de gamme de ses alcools. Surtout après avoir investi en publicité pour augmenter la notoriété, la désirabilité et rajeunir la cible de ses marques.

TF1 a perdu 7,1%. Le groupe de télévision a publié des résultats en baisse au premier trimestre, affecté, comme son concurrent M6, par un recul des recettes publicitaires.

En revanche, Saint-Gobain a progressé de 2,6% après la publication de ses chiffres du premier trimestre. Accor a gagné 1,8% après avoir relevé son objectif de croissance annuel du revenu par chambre disponible.

Source: Investir