Immobilier : pourquoi parle-t-on d’un " effondrement " du neuf ?

April 28, 2023
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« Effondrement », « crise », « production à l’arrêt » : les mots forts s’enchaînent du côté des professionnels de la construction et de l’immobilier neufs. Doit-on en conclure que les maisons vont arrêter de sortir de terre ?

1 De moins en moins de projets de construction

Pas exactement : on autorise toujours plusieurs dizaines de milliers de constructions neuves, chaque mois, en France. Mais ce nombre est en chute libre depuis plusieurs mois. Dernier bilan en date, diffusé vendredi par le ministère de la Transition écologique : 31 700 permis de construire ont été autorisés en mars. Le nombre est inférieur à février. Surtout, sur douze mois, une période qui permet de lisser les effets saisonniers, la baisse atteint 11,5 % par rapport à l’année précédente.

Les maisons sont les plus concernées : la baisse des permis autorisés est beaucoup plus marquée pour les logements individuels, intégrant aussi celles en lotissement, que pour les logements collectifs (les immeubles).

2 De moins en moins de chantiers qui démarrent

Le constat existe aussi du côté des débuts de constructions. Moins de chantiers ont démarré, entre décembre et février, que les trois mois précédents, d’après la Fédération française du bâtiment (FFB). Cette baisse est surtout portée par le logement individuel.

De fait, les tendances récentes sont opposées entre maisons et immeubles : le logement individuel enregistre une baisse de 8,6 % de mises en chantier sur trois mois, contre une augmentation de 4,4 % pour le logement collectif. La FFB explique cet écart par des délais de transformation des matériaux différents entre ces deux types de chantier : la tendance au ralentissement touche aussi ce secteur, mais un peu plus lentement.

3 De moins en moins d’acheteurs

Au bout de la chaîne, de moins en moins de personnes signent pour un achat de logement neuf construit. « Les ventes de logements des promoteurs aux particuliers reculent de 14,6 % en 2022 », remarque la FFB dans sa dernière note de conjoncture. Avec un peu plus de 102 000 ventes, il faut remonter à 2015, en excluant la crise sanitaire de 2020, pour retrouver un niveau similaire. Moins de demandes l’expliquent, mais aussi un taux d’annulation important relevé par la fédération.

Concrètement, avec 17 000 ventes d’un logement neuf à des particuliers d’après les chiffres de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), le dernier trimestre de 2022 affiche un niveau au plus bas. Entre 2021 et 2022, cette baisse touche l’ensemble des secteurs de ventes, y compris dans le cas d’un achat de plusieurs logements ensemble ou de résidences. Sur la dernière partie de l’année passée, ce sont toutefois les achats individuels qui sont les plus affectés, avec 39,1 % de ventes en moins en un an.

Raisons multiples

Parmi les raisons qui expliquent ces tendances, l’effet du calendrier après une année 2021 perturbée ne suffit pas. Les règles sur le zéro artificialisation nette jouent sur les autorisations de permis ; les coûts et pénuries de matériaux de construction peuvent perturber les chantiers ; les taux d’intérêt relevés ces derniers mois ont compliqué un achat pour de possibles acquéreurs.

Source: Le Télégramme