Marseille : Des centaines de personnes ont défilé pour réclamer " justice et paix " face aux règlements de comptes

June 18, 2023
451 views

« Justice, justice, justice pour tous ! ». Des centaines de personnes, familles et proches de victimes de règlements de comptes et d’homicides commis dans des quartiers populaires et leurs soutiens, ont défilé dimanche à Marseille pour réclamer « justice et paix ».

Marchant derrière une grande banderole blanche, les manifestants, réunis à l’appel de collectifs, d’associations, mais aussi de partis de gauche, sont partis de la Porte d’Aix pour rejoindre la préfecture de région, dans le calme et scandant notamment les noms de victimes tuées au cours des dernières années.

« Le problème est global »

« Nous voulons délivrer un message pour une prise de conscience nécessaire des habitants, des pouvoirs publics, des élus, pour que les choses commencent à changer », a déclaré Laetitia Linon. Elle est membre du collectif Alehan, à l’origine, entre autres, de la manifestation, et son neveu de 14 ans a été tué en août 2021 dans une cité de Marseille, sur un point de guet du trafic de drogue, victime collatérale de la guerre entre trafiquants selon ses proches. « Le problème est global, il ne s’agit pas que des assassinats », a-t-elle assuré, citant notamment la désertion des services publics dans ces quartiers, la déscolarisation ou le mal-logement.

« Que ce soit une balle perdue ou un règlement de comptes entre + vrais + dealers, les familles n’ont pas à subir ça », abonde Nadia Zouala, présidente de Jeunes reporters citoyens, une association perpignanaise venue participer à la manifestation. Elle porte, comme beaucoup, une pancarte avec la photo d’un jeune homme, victime d’un homicide dans son quartier de Perpignan.

« On est là pour dire 'stop' »

« On est là pour dire 'stop', pour que nos enfants puissent grandir dans la sérénité », poursuit, à quelques mètres, Habib Boutouba, le père de ce jeune homme, Mohamed, tué en décembre 2021.

« Elle était au mauvais endroit au mauvais moment », déplore de son côté Hassina Sadani, elle aussi membre du collectif Alehan, dont la nièce Sarah a été tuée dans le quartier marseillais de la Belle de mai d’une rafale de Kalachnikov, elle aussi victime collatérale de la guerre que se livrent les trafiquants dans la cité phocéenne. « Elle aimait vivre, elle était épanouie, ces gens-là ont détruit une famille, je me bats pour qu’il y ait une justice pour cette jeune fille, tout le monde doit se lever : on ne peut pas laisser nos enfants partir comme ça ! », assène Hassina Sadani.

Une centaine de personnes s’étaient déjà rassemblées le 10 juin devant la mairie de Marseille pour soutenir les familles des victimes de règlements de comptes et appeler les pouvoirs publics à réagir davantage. Vingt-trois homicides ont eu lieu dans des règlements de comptes liés aux trafics de drogue depuis le début de l’année à Marseille.

Source: 20 Minutes