Le surtourisme, un défi pour la France

June 18, 2023
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Sur les remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le 28 mai 2023. MATHIEU PATTIER /OUEST FRANCE/MAXPPP

Créer un observatoire national des sites touristiques majeurs, mesurer l’acceptabilité des flux auprès des locaux, sensibiliser les touristes et les influenceurs : le gouvernement a dévoilé, dimanche 18 juin dans la soirée, son plan en vue de réguler les flux de visiteurs, alors que des destinations de l’Hexagone subissent, à certaines périodes de l’année, des pics d’engorgement.

« Ce n’est pas à l’Etat de tout réguler d’en haut. Il n’y a pas de compétence aussi partagée que le tourisme, entre l’Etat, les régions, les départements et les communes », a indiqué Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, dans un entretien au Figaro, dimanche. « Mais c’est à l’Etat, main dans la main avec les territoires, avec les sites touristiques, de mettre en place des méthodes pour informer les touristes et les habitants, ou encore d’accompagner les communes dans les mesures de gestion des flux. »

Mardi 13 juin, l’Alliance France Tourisme, qui rassemble les sociétés du secteur, avait pointé « la prise de conscience française tardive », estimant que le pays faisait désormais partie des destinations dénoncées pour ce « surtourisme », alors qu’il en avait été jusqu’alors relativement épargné. Outre le regroupement des informations, au travers d’une plate-forme numérique sur les bonnes pratiques et réglementations, d’un guide et d’un observatoire, le gouvernement lancera, en mars 2024, une campagne d’un million d’euros visant à encourager les touristes nationaux et étrangers « à adapter leurs choix de destination et de calendrier ». Cette campagne ira au-delà des actions de promotion d’un tourisme « quatre saisons », de circuits alternatifs, en dehors des sentiers battus.

Plusieurs groupes de travail seront constitués au cours du dernier trimestre 2023 − l’un d’eux avec les influenceurs spécialisés, afin qu’ils n’encouragent plus, au travers de leur communication, les prises d’assaut de certains sites ; un autre avec les offices de tourisme notamment, pour mieux intégrer les attentes des populations locales dans les politiques touristiques. Certains territoires ont évoqué des manques de moyens humains et financiers les empêchant d’effectuer un diagnostic et de déployer une stratégie en matière de gestion des flux. En réponse, un budget de 1,5 million d’euros sera dévolu, par Atout France, à l’accompagnement de 15 à 30 territoires pilotes.

En complément, avec un budget de 600 000 euros, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie accompagnera six collectivités sur une durée de trois ans, dès 2024. Enfin, les collectivités pourront bénéficier du dispositif « volontariat territorial en administration » porté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires.

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Source: Le Monde