À Larmor-Plage, la mobilisation contre la Thalasso ne faiblit pas
La détermination reste intacte et risque de prendre de l’ampleur. Ce 18 juin 2023, au centre nautique de Kerguélen, à Larmor-Plage, les promeneurs du dimanche ont croisé le chemin de manifestants. Ces derniers s’opposent au projet de Thalasso, à Larmor-Plage, porté par la société Relais thalasso. Le site prévu pour construire le bâtiment est jusqu’à présent exploité en tant que des terres agricoles, avec une vue sur mer. Il a été convoité quatre fois en 30 ans.
En 2023, il n’est toujours pas question de toucher à ce bout de terre. 700 personnes l’ont fait comprendre tout au long de la journée. Au programme : des balades réalisées par des naturalistes et une baignade symbolique, lors de laquelle 300 manifestants ont bravé les crachats de pluie. Pour eux, aller dans l’eau est une manière de montrer leur attachement au lieu. Il s’agit de « défendre » le territoire de l’« urbanisation à outrance » et de sensibiliser aux usages de l’eau dans un contexte de sécheresse.
Avant ce moment, les organisations membres du collectif « Stop Thalasso » ont enchaîné les prises de parole. Selon l’Union communiste libertaire de Lorient (Ucl), le centre de bien-être ne s’adresse « qu’aux bourgeois. L’écologie n’est pas compatible avec le capitalisme ». La branche lorientaise d’EELV dénonce quant à elle un projet « sans avenir ». Le collectif Tous pour un toit (Tut) fustige plus largement « une logique de gentrification qui sévit sur le territoire » et prône un « tourisme modéré ». La section locale de la Nupes « souscrit à tous les éléments qui ont été donnés », fait-elle savoir.
L’espoir et le risque de la jurisprudence
Dans les rangs des manifestants, l’argument écologique revient systémiquement. « Nous devons essayer de préserver ce poumon vert », soutient Maxime, 27 ans. « 350 000 litres d’eau seront utilisés chaque jour, sans compter les consommations annexes comme l’entretien », poursuit-il. Beaucoup voient ce projet comme une boîte de pandore. « Ce qui est en jeu, c’est la loi Littoral et le schéma de cohérence territorial de Lorient Agglomération », prévient Olivier, membre du collectif. Il espère que le projet de lotissement à Kerpape sera annulé par le conseil et que la décision fasse jurisprudence.
Les opposants ont fait part de leur détermination dans une ambiance festive. (Le Télégramme/Lucas Ciaravola)
Un recours possible devant le Conseil d’État
Concernant le projet de Thalasso à Larmor-Plage, quatre associations membres du collectif préparent la suite. Un recours pourrait être déposé fin juillet devant le Conseil d’État par Tarz Heol, Les Amis des chemins de ronde, Bretagne vivante et l’Union pour la mise en valeur du Morbihan. « Nous attendons le positionnement des élus », explique Olivier. En attendant, « nous allons continuer à sensibiliser », poursuit-il. Pour l’heure, aucune mobilisation n’a été annoncée. Une centaine de personnes supplémentaires se sont jointes au collectif ce dimanche, sous forme d’adhésions.
Source: Le Télégramme
