Salon du Bourget : trois chiffres pour bien mesurer l’empreinte carbone du secteur aérien
Que représentent vraiment les émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien ? La question, qui prête souvent à polémique, apparaîtra en filigrane durant toute l’édition 2023 du Salon du Bourget (Seine-Saint-Denis), qui s’ouvre ce lundi 19 juin 2023. Voici trois éléments pour y répondre.
1 - Sur le plan mondial : plus de 2,5 fois les émissions de la France
Une étude publiée en 2020 dans la revue Atmospheric Environment rappelle que le secteur est responsable de 2,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. À titre de comparaison, un pays comme la France représente 1 % des émissions de la planète. Les trajets aériens représentent donc à eux seuls l’équivalent de 2,5 fois les émissions de la France.
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Il convient par ailleurs de préciser que ces émissions sont dues à un nombre très limité de personnes. Selon l’étude d’Atmospheric Environment, seules 11 % des habitants de la planète avaient pris l’avion en 2018. Et parmi eux, certains émettent beaucoup plus que d’autres : la moitié de la pollution du secteur aérien n’est liée qu’à 1 % de la population mondiale.
L’Ademe complète en indiquant que les émissions mondiales de l’aéronautique ont été multipliées par 6,8 entre 1960 et 2018. Le Réseau action Climat précise qu’elles ont plus que doublé ces vingt dernières années.
2 - En France, le secteur représente plus de 5 % du total national
À l’échelle française, le secteur aérien est un encore plus gros émetteur qu’au niveau mondial. Comme le note l’Ademe, les 21 millions de tonnes de gaz à effet de serre émises par le secteur en France représentent effectivement 5,3 % du total des émissions hexagonales.
Un quart de ces émissions sont liées au trafic intérieur. Les trois quarts restants représentent la part du trafic aérien international qui revient à la France.
Comme c’est le cas au niveau mondial, les émissions de l’aérien sont, sur le plan français, en forte augmentation. En 2019, dernière année pré-pandémie, les vols partant de France ont émis 24,2 millions de tonnes de gaz à effet de serre, contre 13,1 en 1990.
3 - Un seul trajet en avion peut plomber votre bilan carbone
Enfin, un trajet en avion peut représenter une part très significative de l’empreinte carbone d’un seul individu, notamment du fait de la distance que l’appareil permet de parcourir
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Ainsi, si l’avion reste moins polluant qu’un véhicule thermique sur une même distance, il n’en reste pas moins que, selon le calculateur de l’Ademe, 10 000 km parcourus à bord de l’un d’eux contribuent à émettre 1,5 tonne de gaz à effet de serre.
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Un seul trajet de ce type représente donc plus de 15 % de l’empreinte carbone moyenne des Français. Surtout, il représente presque à lui seul le budget carbone que ne devra pas dépasser chaque Français si le monde veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, comme le stipule l’accord de Paris.
Source: Ouest-France