Getir placé en redressement judiciaire : des salariés de Gorillas en grève
Ils demandent plus d’efforts à leur groupe, qui doit faire face à de nombreuses dettes. Des salariés de la plateforme de livraison express de courses à domicile Gorillas ont entamé lundi un mouvement de grève, mécontents des propositions de la direction dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi, selon la CGT.
Une trentaine de salariés s’est rassemblée lundi devant le siège parisien de Gorillas. L’enseigne - comme Frichti - appartient au géant turc Getir, dont la filiale française est en redressement judiciaire depuis mars. Le groupe a « engagé un PSE », plan de sauvegarde de l’emploi, pour Gorillas mais « avec une finalité qu’il refuse de communiquer » et sans « rien » proposer de concret, a critiqué Rémy Frey, de la CGT.
« Après deux ans d’existence en France et des injections hallucinantes de trésorerie pour tenir, [le groupe Getir] ne peut pas couper le robinet et faire porter la responsabilité du paiement des charges sociales à l’AGS (régime de garantie des salaires, NDLR) », estime Rémy Frey.
Des centaines de salariés menacés
Getir France, filiale du groupe turc Getir, avait annoncé en mai envisager se séparer de 900 salariés sur les trois entités, Getir, mais aussi Gorillas et Frichti, qu’elle a rachetées.
À Gorillas, ce sont 264 emplois en CDI sur environ 500 au total qui sont menacés, affirme à l’AFP le délégué syndical CGT Gorillas Arnaud Coulibaly. « Je suis en train de tomber malade, psychologiquement. Je ne suis pas une personne qui peut trouver du travail facilement », déplore Souleymane Bamba, 37 ans, chargé de l’équipement à Gorillas, qui sait qu’il va « partir ».
Les grévistes revendiquent notamment « la mise en place d’un plan de départ volontaire sérieux » ainsi que « l’attribution de fonds supplémentaires pour financer des indemnités de licenciement au-delà des exigences légales », peut-on lire dans un communiqué de presse. Contacté par l’AFP, le groupe Getir n’a pas réagi dans l’immédiat.
Lundi, une intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT) de Getir France a également dénoncé « la faible proposition financière » faite par la société, dans le cadre de son propre PSE, chacune des trois entités ayant son propre plan de sauvegarde de l’emploi.
Malgré un chiffre d’affaires cumulé des trois enseignes de l’ordre de 120 millions d’euros en 2022, et en nette croissance ces dernières années, le groupe totalisait 200 millions d’euros de dettes à fin mars 2023, selon une note interne à l’entreprise que l’AFP a consultée.
Source: Le Parisien