À Vannes, une mère en garde à vue pour infanticide
À Vannes, rue Charles Le Quintrec, dans le calme quartier de Saint-Guen, plane un silence teinté d’effroi. « Si c’est un infanticide, c’est une horreur », souffle la plus proche voisine de la maison où s’est produit le drame. Selon nos informations, samedi soir, le propriétaire du pavillon, père d’une famille de quatre enfants et chauffeur routier de profession, se rend dans son garage pour y chercher une souris d’ordinateur, probablement rangée dans un carton. Son épouse, 39 ans, tente vivement de l’en empêcher. Mais elle finit par craquer : elle s’empare d’un sac, dissimulé dans un des cartons du garage, puis se réfugie dans sa chambre. Là, elle avoue que le sac contient les restes d’un bébé, né fin 2019.
Dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18, quoique choqué, le père de famille décide alors d’enterrer le petit corps, dans le jardin familial. Mais le lendemain, c’est à son tour de craquer. En début d’après-midi, il s’ouvre à une amie de sa macabre découverte. Elle contacte les forces de l’ordre.
La police arrive rue Charles Le Quintrec dans la foulée. Dans le salon, où règne un fatras incroyable, gît le sac noir, que le père de famille vient de déterrer. Lorsqu’ils l’ouvrent, les policiers ne peuvent que constater l’état très abîmé d’un petit cadavre. « La police est restée jusque tard sur les lieux. On a entendu cette nuit une dépanneuse venir chercher la voiture du couple », indique un voisin.
Dans le quartier, on évoque la mère de famille comme une personne qui vivait en quasi recluse. « Elle faisait penser à une personne dépressive. Elle était cloîtrée dans sa maison, les volets étaient souvent fermés », explique une riveraine. Une autre voisine évoque le « bazar dans le jardin, avec plein de choses qui traînaient. » La famille se serait installée dans ce quartier pavillonnaire tranquille de Vannes il y a quelques années.
L’enquête confiée à la police judiciaire
D’après une source proche de l’enquête, l’autopsie, pratiquée par des spécialistes de Nantes, a mis en évidence qu’il s’agissait d’un enfant né à terme. L’enquête, confiée à la police judiciaire de Rennes, et ouverte pour homicide d’un mineur de moins de quinze ans et recel de cadavre, devra désormais déterminer s’il est né vivant ou non. D’après les premières explications de la mère de famille, elle aurait admis avoir été enceinte en 2019, mais aurait fait une fausse couche. Elle aurait ensuite dissimulé le bébé, sans en avoir parlé à quiconque, jusqu’à ce que son mari le découvre, ce 17 juin au soir. Quant à lui, il a expliqué n’avoir absolument pas eu connaissance de cette grossesse, et être persuadé ne pas être le père de l’enfant, vu la dégradation de leur relation à cette époque.
Contacté ce lundi 19 juin dans l’après-midi, le parquet de Vannes s’est, pour l’heure, refusé à tout commentaire.
Source: Le Télégramme