Assurances : Séisme, orages… Le casse-tête des assureurs et des assurés face aux phénomènes climatiques
En ce moment, les assureurs doivent regarder le ciel (ou leurs applications météo) avec fébrilité. Après un week-end orageux, 15 départements français ont été placés en vigilance orange contre les orages. Parallèlement, un séisme a provoqué d’importants dégâts matériels dans l’ouest de la France. Quels sont les bons réflexes à prendre en cas d’orage pour se faire indemniser ? Que faire lorsqu’on a subi des dégâts matériels après un séisme ? Comment les assurances prennent en compte ce type de dommages ? 20 Minutes fait le point.
Quels dommages pris en charge en cas de séisme ?
Une forte secousse a été ressentie vendredi en Charente-Maritime. Si le bilan humain est limité (un blessé léger), plus de 5.000 bâtiments ont été endommagés. « Dans cette zone rurale, ce sont principalement des maisons anciennes, avec une résistance très limitée aux séismes », a précisé Jean-Vincent Raymondis, interrogé par l’AFP. Le PDG de ce cabinet d’expertise en assurance a estimé entre 150 et 200 millions d’euros le coût total des dégâts provoqués par le séisme.
Face à la situation, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé samedi « une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle ». Comme le rappelle France Assureurs, principal syndicat professionnel des assureurs, les dégâts causés peuvent être indemnisés une fois le statut de catastrophe naturelle prononcé et publié eu Journal officiel, et si les biens de l’assuré sont garantis en assurance de dommages. Dans ce cas, les dommages matériels directs, les éventuels frais de démolition, ou encore les frais d’études pour la remise en état du bien pourront être indemnisés.
« En France, on a ce régime des catastrophes naturelles, qui fait qu’on peut mutualiser ce risque sur l’ensemble des personnes assurées en dommage. Il faut conserver le principe de ce régime, très protecteur pour les assurés », rappelait Florence Lustman, présidente de France Assureurs il y a quelques mois sur Europe 1.
Après des dégâts causés par l’orage, quels réflexes adopter ?
Premier réflexe : contacter en urgence son assureur pour faire le point et connaître ses garanties. Il est ensuite indispensable de rassembler un maximum de preuves du sinistre. Ensuite, il est impératif pour l’assuré de mettre à l’abri l’ensemble des biens pour éviter une aggravation des dégâts.
Selon le placement (ou non) de la commune en état de catastrophe naturelle et les garanties souscrites par l’assuré, les conditions de prise en charge peuvent évoluer. « Aujourd’hui, en moyenne, un particulier paie 25 euros par an pour s’assurer contre ces évènements climatiques », indiquait Florence Lustman.
En France, le coût des dégâts causés par les catastrophes naturelles a été évalué à 10 milliards d’euros en 2022. Un triste record, que France Assureurs attribue à « l’intensification des phénomènes climatiques » et une hausse de leur fréquence.
Comment les assureurs s’adaptent au changement climatique ?
Pour faire face à « l’intensification » et la « hausse » des phénomènes climatiques, les assureurs essaient d’anticiper. « En 2021, on a essayé de projeter les phénomènes météorologiques sur les trente prochaines années avec spécialistes. Nous pensons que le coût de ces phénomènes naturels va doubler par rapport à ce qu’on a constaté sur les trente dernières années. Ce coût pourrait atteindre plus de 140 milliards d’euros pour la France, en cumulé, sur les trois décennies à venir », exposait Florence Lustman il y a quelques mois.
Et la tendance est déjà inquiétante, depuis pas mal de temps. Selon France Assureurs, les évènements climatiques coûtaient environ un milliard d’euros par an dans les années 1980. Sur les cinq années qui ont précédé 2022, le coût est monté à 3,5 milliards d’euros. Avant une « annus horribilis » l’an dernier, qui a vu les dégâts monter à 10 millions d’euros.
Selon Swiss Re, sorte d’assureurs pour les assureurs, les catastrophes climatiques (ouragans, séismes, inondations) ont coûté 72 milliards de dollars aux assureurs au premier trimestre de l’année 2022.
Source: 20 Minutes