Un semi-remorque de noix braqué en Dordogne contenait-il plus de 700 kg de cocaïne ?
En cette soirée du 18 avril dernier, les douaniers tombent des nues. Quand ils ouvrent la porte du Renault Trafic qu'ils ont pris en chasse dans l'Essonne, des pains de cocaïne tombent par terre. A l'intérieur, il y en a des dizaines d'autres, en vrac. 725 kilos à la pesée. Valeur au détail : 40 millions d'euros minimum. Le conducteur a pris la fuite à pied. Mais d'où vient cette drogue ? Peut-être de Dordogne, se disent les enquêteurs.
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Selon les informations révélées par nos collègues de Franceinfo , que France Bleu Périgord a pu étayer, un transporteur routier a été braqué quelques heures plus tôt à 500 kilomètres de là, dans le petit village de Nabirat en Dordogne, alors qu'il devait livrer une cargaison de noix.
Trois hommes cagoulés braquent le semi-remorque
Il avait garé son semi-remorque pour la nuit devant l'entreprise qu'il devait livrer. Il n'est même pas sept heures du matin lorsque trois hommes cagoulés l'obligent à ouvrir les portes du conteneur et repartent avec des cartons. Les chiens de la gendarmerie spécialisés dans la détection de stupéfiants trouveront dans le semi-remorque des odeurs de cocaïne.
Le conteneur de noix était arrivé quelques jours plus tôt d'Amérique du Sud, par le port du Havre, haut-lieu du transit de cocaïne en France. Un braquage de cerneaux de noix ? Peu crédible pour les enquêteurs, qui, depuis, cherchent à savoir s'ils ne s'agissait pas là des 725 kilos saisis dans l'Essonne douze heures plus tard.
Le Périgord, une étape imprévue ?
Selon les informations de Franceinfo, les enquêteurs sont aujourd’hui convaincus que de la cocaïne avait été placée dans le conteneur, à l’insu des commerçants. Les trafiquants auraient dû la récupérer lors du déchargement au Havre, opération sans doute rendue difficile et risquée en raison d’une journée de grève contre la réforme des retraites. Des malfaiteurs qui auront finalement retrouvé leur marchandise dans le Périgord.
Les policiers en charge d’enquêter sur ce braquage ont été surpris d’apprendre la saisie, douze heures plus tard des plus de 700 kilos de cocaïne au sud de Paris. Ils trouvent intrigante la concomitance entre les deux affaires et cherchent aujourd’hui à établir formellement un lien. Contacté, le parquet de Bergerac s'est refusé à tout commentaire sur l'enquête, qui a été transmise à la Jirs, la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux.
Source: France Bleu