Le gendarme du nucléaire épingle plusieurs centrales vieillissantes autour de Lyon
Le rapport annuel de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) publié le 14 juin souligne des difficultés dans la maintenance des quatre installations qui parsèment la vallée du Rhône, avec parfois des contaminations de l'environnement et des personnels.
Le Figaro Lyon
La plus vieille centrale de France paie toujours son grand âge. Si le site du Bugey, dont les quatre réacteurs ont été mis en service entre 1979 et 1980, a vu sa durée de vie prolongée de 40 à 50 ans, il a connu des «performances dégradées» en 2022, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Dans un rapport publié le 14 juin, le gendarme du nucléaire souligne «des fragilités», sur les activités de maintenance notamment, ainsi qu'une «problématique» sur les pièces de rechange, entre autres.
Des «fragilités» persistantes aussi «en matière de culture de radioprotection» des intervenants, des installations et des chantiers à risque, qui font courir un risque de contamination. Quant aux déchets radioactifs, «un plan d'action ambitieux» est toujours attendu sur «l'étanchéité des rétentions ultimes», malgré un renforcement observé de l'organisation et un niveau de protection de l'environnement globalement satisfaisant. L'ASN demande aussi à l'exploitant de plancher à une amélioration de la prévention des risques, notamment pour les prestataires.
«Contamination d'intervenants»
Ce «renforcement de la culture de radioprotection» est aussi attendu à quelques kilomètres au sud de Lyon, toujours le long du Rhône, sur la centrale de Saint-Alban. «La rigueur du balisage des chantiers, des outillages et des déchets nucléaires», laisserait à désirer selon l'ASN. Le gendarme du nucléaire demande également «un traitement plus réactif des aléas techniques impactant les dispositifs de protection de l'environnement», sur ce site.
Mais c'est en poursuivant vers le sud de la vallée du Rhône que la situation apparaît la plus inquiétante, du côté du site de Cruas-Meysse où les lacunes en matière de radioprotection «conduisent encore à des événements de contamination d'intervenants et à des contaminations des voiries». «La rigueur d'exploitation doit également être améliorée», note l'ASN. La centrale ardéchoise est aussi épinglée pour des «écarts» de maintenance lors de l'arrêt des réacteurs.
«Plusieurs détections de contaminations d'intervenants en sortie de site ont été déclarées» également sur la centrale du Tricastin, à l'extrémité sur de la région. Ce site qui concentre de nombreuses activités de la filière se fait par ailleurs reprendre sur le confinement de ses effluents, tout comme la centrale de Cruas.
Source: Le Figaro