Sous-marin disparu près de l’épave du " Titanic " : des doutes antérieurs concernant la sûreté de l’appareil
Le submersible « Titan », disparu dans l’océan Atlantique avec à son bord cinq personnes, lors d’une expédition d’exploration de l’épave du « Titanic » (courtesy of OceanGate Expeditions). HANDOUT/AFP
Une course contre la montre est engagée pour tenter de sauver les cinq passagers du sous-marin Titan disparu en mer dimanche 18 juin, au large des Etats-Unis. Alors que le submersible s’enfonçait à 3 800 mètres de profondeur pour approcher l’épave du Titanic, l’engin a perdu le contact avec la surface seulement deux heures après son départ. Les recherches dans la zone « à environ 1 450 kilomètres à l’est de Cape Cod (…) et à une profondeur d’environ 4 000 mètres », se révèlent particulièrement ardues d’après John Mauger, le contre-amiral des gardes-côtes américains. Mercredi 21 juin, des bruits, comme des « coups », ont cependant été captés toutes les trente minutes par des avions canadiens dans le secteur où le sous-marin a disparu.
Parmi les passagers figure le Français Paul-Henri Nargeolet, un ancien sous-marinier devenu spécialiste de la plongée à grande profondeur et passionné d’archéologie maritime ; se trouvent également à bord le Pakistanais Shahzada Dawood, vice-président du conglomérat Engro, et son fils Suleman, 19 ans, ainsi que le Britannique Hamish Harding, richissime PDG d’une entreprise de jets privés. Le 19 juin, ce dernier avait partagé sur son compte Instagram sa « fierté » de rejoindre la célèbre épave du XXe siècle, tout en précisant qu’« en raison du pire hiver de ces quarante dernières années à Terre-Neuve-et-Labrador, cette mission sera probablement la première et la seule habitée vers le Titanic en 2023. »
Le sous-marin dispose d’une autonomie de quatre-vingt-seize heures, selon l’entreprise américaine OceanGate, organisatrice de l’expédition. Sa disparition mobilise les gardes-côtes américains et canadiens depuis le 20 juin. En France, le secrétaire d’Etat chargé de la mer, Hervé Berville, a annoncé que l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer dépêchait un navire équipé d’un robot capable de travailler dans les grands fonds jusqu’à 6 000 mètres.
Fondée en 2009 et installée dans l’Etat de Washington, la compagnie OceanGate, spécialisée dans les expéditions sous-marines, propose depuis mai 2018 à quatre passagers accompagnés d’un pilote de s’enfoncer dans la mer pour observer l’épave du Titanic, moyennant 250 000 dollars (229 000 euros). L’entreprise affirme être la seule société au monde capable de proposer de telles excursions. Dans un entretien, accordé en octobre 2022 à Geekwire, un site spécialisé dans la technologie, Stockton Rush, ingénieur aérospatial et directeur général d’OceanGate, également présent à bord du Titan, avait affirmé que son entreprise avait déjà atteint six fois l’épave du Titanic en 2021, et sept fois en 2020.
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Source: Le Monde