"Fatigués, méprisés et en colère", une soixantaine d'agents hospitaliers d'Eure-et-Loir manifestent à Chartres

June 21, 2023
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"Nous exigeons une réelle augmentation des salaires par le dégel du point d’indice pour rattraper la baisse du pouvoir d’achat des dernières années et non les miettes proposées par le gouvernement la semaine passée avec 1,5 % d’augmentation, soit 0,07 centime d’euros brut", déclarent Stéphane Gaudemer, secrétaire CGT des hospitaliers de Chartres et Marina Neveu, déléguée syndicale FO.

Ce mardi après-midi, plus d’une soixantaine d'agents hospitaliers étaient réunis à Chartres pour exprimer plusieurs revendications durant une journée de grève portée nationalement par l’intersyndicale (CGT, FO, SUD et l’Unsa). Si la plupart des grévistes, ayant débrayé durant leur service, venaient de Chartres, certains sont venus pour représenter les syndicats de Dreux ou encore de La Loupe.

Plus de places à ouvrir dans les IFSI

Outre l’augmentation de leur rémunération, les manifestants réclament de meilleures conditions de travail, davantage de place dans les Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI). Et, ce malgré l’annonce, en avril dernier, de la première ministre Élisabeth Borne d’ouvrir 2.000 places supplémentaires dans ces instituts de formations.

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Les représentants syndicaux demandent également de déterminer un ratio de soignants-soignés afin d’avoir à gérer moins de patients pour chaque soignant. Ils réclament aussi "le complément de traitement indiciaire (CTI) pour 72 oubliés du Ségur dans le département" et une revalorisation salariale des dimanches, des jours fériés et des heures supplémentaires.

"Les directions doivent tout mettre en œuvre pour permettre aux agents de poser leurs congés. Nous constatons un nombre élevé de démissions, de burn-out et même pour certains agents des déclarations suicidaires" Marina Neveu (Déléguée syndicale FO)

Des fermetures de lits

Les syndicats réclament par ailleurs plus de lits alors qu'en France, "plus de 80.000 lits ont été fermés, soit presque un quart des lits, depuis 2000".

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Dans les hôpitaux de Chartres, "sur environ 500 lits, la direction compte en fermer définitivement au moins soixante-seize. L’objectif a été donné par l’Agence régionale de santé (ARS) qui compte en retirer vingt de plus", affirme Stéphane Gaudemer. Pour la période estivale, "quatre-vingts fermetures de lits fermeront uniquement à l’hôpital Louis Pasteur, quatre sur douze en réanimation et onze sur environ vingt-cinq dans le service d’urgence gynécologique", selon le syndicaliste.

Au centre hospitalier de Dreux, l’un des deux services de chirurgie, "le service sud fermera entièrement durant l’été suite à la suppression progressive de lits. Pour l’été, il n’en restera que vingt-six sur une cinquantaine dans le service Nord de chirurgie", indique Chantal Pain, secrétaire adjointe FO de l’hôpital de Dreux.

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Un déficit au centre hospitalier de Chartres

Ces derniers soulignent aussi un manque de personnels, et des recrutements qui ne compensent pas le nombre de départs à l’hôpital de Chartres. Ce que confirme le DRH, Olivier Falanga. "C’est inquiétant, mais l’hôpital a énormément d’atouts et reste attractif. Nous travaillons sur l’attractivité et la fidélisation de nos agents", a-t-il confié. Les syndicats ont aussi indiqué que l’hôpital connaissait une situation de déficit à hauteur de 5 millions d’euros par an depuis une dizaine d’années.

Trois questions à Yvon Le Tilly, directeur adjoint des Hôpitaux de Chartres.

Comment réagissez-vous face

à cette mobilisation ?

Leurs revendications comme les rémunérations sont à caractère national . Mais, nous y sommes attentifs et gardons un dialogue nourri avec les syndicats.

Combien de lits seront fermés durant l’été et à plus long terme ?

Nous ne communiquons pas de chiffres. À l’approche de l’été, il est logique et normal de fermer des lits afin de permettre aux agents de prendre des vacances. L’activité estivale programmée est aussi moins importante. Nous ne fermons pas des lits pour le plaisir, mais aussi pour cause de postes non pourvus. Nous nous employons à pallier ce problème d’absentéisme. Les budgets sont plus faibles partout et le problème est présent partout.

Qu’en est-il du déficit de l’hôpital ?

À l’image des autres hôpitaux, nous connaissons une situation déficitaire malgré le soutien de l'État, notre activité soutenue et notre budget de 230 millions € par an. Cela est dû principalement à l’inflation.

Thomas Desprez

Source: L'Echo Républicain