Honduras: plus de 40 victimes dans une rixe entre gangs rivaux dans une prison pour femmes

RFI
June 21, 2023
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Des affrontements entre bandes rivales, mardi 20 juin, dans une prison pour femmes du Honduras ont fait au moins 46 victimes, selon un nouveau bilan officiel. Le précédent bilan faisait état de 41 morts. Selon le parquet, la plupart des victimes sont décédées brûlées vives, tandis que d’autres ont succombé à des blessures par balles.

Les forces honduriennes protègent l'entrée de la prison pour femmes de Tamara, près de Tegucigalpa, le 20 juin 2023, alors que des proches s'y sont rassemblés.

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Le porte-parole de la police Edgardo Barahona n'a pas su préciser si toutes les victimes sont des détenues. La rixe a fait également cinq blessées qui ont transportées dans un hôpital de la capitale, a ajouté M. Barahona.

La présidente du Honduras Xiomara Castro (gauche) s'est déclarée sur son compte Twitter « bouleversée par le monstrueux assassinat (...) planifié par des maras », les bandes criminelles qui terrorisent le pays.

Conmocionada monstruoso asesinato de mujeres en CEFAS, planificado por maras a vista y paciencia de autoridades de seguridad. Mi solidaridad con familiares. Convoco a rendir cuentas al Ministro de Seguridad y la presidenta de la Comisión Interventora. ¡Tomaré medidas drásticas ! — Xiomara Castro de Zelaya (@XiomaraCastroZ) June 20, 2023

Elle a exigé « des comptes » notamment du ministre de l'Intérieur en promettant des « mesures drastiques » et a destitué en pleine nuit le ministre de la Sécurité. La présidente a « décidé de nommer comme ministre de la Sécurité le général Gustavo Sanchez », auparavant directeur de la police nationale, selon un communiqué. M. Sanchez remplace Ramon Sabillon.

Cette attaque est un coup porté par le crime organisé contre la présidente Xiomara Castro, a réagi la vice-ministre de la Sécurité, Julissa Villanueva.

C'est un coup porté au gouvernement, dénonce la vice-ministre de la Sécurité, Julissa Villanueva RFI

Une enquête est en cours pour déterminer quelle est la bande à l'origine de l'agression, a déclaré le porte-parole du parquet. Selon la représentante de familles des détenues Delma Ordoñez, les victimes sont des membres du gang de la Mara Salvatrucha. Ce qui semble indiquer, selon elle, que l'agression aurait été menée par des détenues de la bande rivale Barrio 18.

Des membres d'une bande criminelle ont fait irruption dans la cellule d'un gang rival et ont mis le feu, a-t-elle assuré à la presse. Ce secteur de la prison de Tamara, où sont détenues quelque 900 femmes, a été « complètement détruit » par l'incendie, selon Mme Ordoñez.

Terreur des « maras »

Le Honduras est gangrené par la corruption et la terreur que font régner les « maras », qui se livrent, comme au Guatemala et au Salvador voisins, au racket, au trafic de drogue et aux meurtres sur gages. Le Honduras est un important nœud de transit de la cocaïne colombienne vers les États-Unis.

La criminalité organisée est la responsable d'un taux particulièrement important d'homicides qui s'est élevé l'année dernière à 40 meurtres pour 100 000 habitants, soit quatre fois supérieur à la moyenne mondiale, hors zones de conflit.

Selon les autorités, en dépit de mesures prises pour contrôler les 26 prisons du pays où sont détenues environ 20 000 personnes, les chefs des bandes criminelles incarcérés continuent d'ordonner crimes et délits depuis leurs cellules.

La violence, ainsi que la misère, poussent des milliers d'habitants à émigrer vers les États-Unis en quête d'une vie meilleure.

(Avec AFP)

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Source: RFI