Coupe du monde - XV de France : Et si Émilien Gailleton était la bonne surprise des Bleus ?
En temps normal, il aurait été accablé par la déception. Mais quand il s’est aperçu, début juin, qu’il ne faisait pas partie du groupe convoqué pour participer au Mondial des moins de 20 ans, cet été en Afrique du Sud (24 juin-14 juillet), Émilien Gailleton n’a certainement pu s’empêcher d’esquisser un sourire. À l’instar de son compère Louis Bielle-Biarrey, Le joueur de la Section paloise avait été laissé à la disposition du staff du XV de France. Qui l’a inclus, ce mercredi, dans la liste des 42 joueurs qui attaqueront la préparation à la Coupe du monde , le 2 juillet à Monaco.
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Gailleton. Ce nom est probablement étranger au grand public, celui qui ne se passionne pour les Bleus qu’au moment du Tournoi des 6 Nations et à l’approche du rendez-vous planétaire. Les observateurs assidus du Top 14, eux, ne le connaissent que trop bien. Cela ne fait pourtant pas longtemps que le trois-quarts d’1,84 m fréquente l’élite du rugby français. Mais il ne lui a fallu qu’une saison pour y prendre ses marques. Et y faire étalage de tout son talent.
C’est simple : avec quatorze essais empilés en 24 apparitions, l’ancien Agenais a terminé meilleur marqueur du championnat, nettement devant le Lyonnais Ethan Dumortier et le Clermontois Alivereti Raka (dix essais chacun). Le tout à seulement 19 ans, s’il vous plaît. Des performances d’autant plus probantes que le gamin originaire de la banlieue sud de Londres les a accomplies sous le maillot de Pau, qui a passé toute la saison englué en bas de classement et a lutté jusqu’au bout pour assurer son maintien.
Emilien Gailleton a inscrit un doublé contre Castres Crédit: Getty Images
Flashé à 35,1 km/h
Même s’il puise allègrement dans les effectifs cinq étoiles de Toulouse et La Rochelle, Fabien Galthié n’est cependant pas du genre à bloquer sur le standing des clubs dans lesquels ses protégés évoluent - après tout, Melvyn Jaminet a bien été sélectionné avant même de découvrir le Top 14. Surtout quand il est face à un tel spécimen, qui présente un subtil mélange de puissance et de vitesse (flashé à 35,1 km/h cette saison) lui permettant d’attaquer et, souvent, de perforer n’importe quelle ligne défensive. Des qualités physiques auxquelles il ajoute une vision du jeu et une maturité bluffantes pour son âge.
D’ordinaire positionné au centre, Gailleton se montre aussi à son aise sur les ailes, où son entraîneur, Sébastien Piqueronies, l’a parfois aligné. "Cette polyvalence est constructive, me fait progresser, avait déclaré celui qui a grandi dans le Lot dans un entretien à Rugbyrama. Mieux connaître les repères et déplacements d’un ailier est enrichissant pour mon évolution au centre." C’est également un plus indéniable aux yeux du staff tricolore, qui apprécie les couteaux suisses, et plus encore dans la ligne de trois-quarts.
Un été "à quitte ou double"
S’il n’a toujours pas honoré la moindre sélection avec les A, l’international français U20 connaît bien le CNR de Marcoussis, où il s’est déjà invité lors de précédents rassemblements de l’équipe de France. De là à dire que cet atout permettra à coup sûr au benjamin du groupe (il soufflera sa 20e bougie le 13 juillet) de faire partie des 33 élus qui seront au Mondial, il n’y a qu’un pas pour l’heure difficilement franchissable. En premier lieu parce que la concurrence est féroce au centre, où la paire Fickou-Danty paraît quasiment inamovible.
"L’annonce des 33 va être à quitte ou double pour moi. Je pourrai être très heureux si je vais au Mondial avec les 'grands', si je peux le dire ainsi, mais je serais aussi très déçu si je venais à ne pas être sélectionné après avoir manqué la Coupe du monde avec les U20." Gageons que le jeu en vaut la chandelle. Charge au jeune Béarnais, donc, de profiter de la préparation pour montrer qu’il peut apporter quelque chose en plus que Yoram Moefana ou Arthur Vincent. Qu’il mérite sa chance, tout simplement. Car comme il l’explique lui-même à Rugbyrama , son été est à double tranchant :Gageons que le jeu en vaut la chandelle.
Emilien Gailleton avec les U20 tricolores Crédit: Imago
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Source: Eurosport FR
