"J’ai pensé au suicide car je ne supportais plus la douleur": victime d'une injection illégale qui a mal tourné, elle raconte
Le lieu précis de rendez-vous n’a été donné qu’une heure avant, comme dans un mauvais film.
Sur la vidéo, on voit la main de l’injectrice, sans gants, réaliser la piqûre avec une petite seringue. "Je l’ai connue par une amie à moi qui faisait des injections chez elle. Je voyais sur Instagram qu’elle avait beaucoup de followers. Que son travail était assez beau. J’ai pris rendez-vous avec elle. La première fois, j’ai fait la bouche, j’ai trouvé ça bien. Mais au bout d’une semaine, j’ai vu qu’il y avait une dissymétrie. Après, j’ai voulu refaire mon nez, enlever la bosse et remonter un peu la pointe."
"Tout avait triplé de volume"
Nouveau rendez-vous. La jeune femme de 30 ans a eu mal immédiatement. "Le lendemain, c’était catastrophique, tout avait triplé de volume. Je ne me sentais pas bien. En baissant la tête, j’avais l’impression que mon nez allait tomber. L’injectrice me disait qu’elle faisait des nez tous les jours. J’avais comme un gros bouton blanc qui commençait à venir. Elle m’a dit que c’était normal. Pourtant elle avait touché la veine." Ses lèvres, elles, saignaient.
Le début de nécrose a provoqué immédiatement des douleurs extrêmement intenses chez Fadiga Ghamouri. La jeune femme a failli perdre son nez (ci-dessus). Photo DR.
Ce que l’injectrice minimisait était en fait un début de nécrose. Aux urgences on lui répond qu’on ne prend pas en charge les complications de chirurgie esthétique et qu’elle doit se tourner vers le chirurgien qui l’a piquée. Un ORL (Oto-rhino-laryngologiste) lui conseillera finalement de se tourner vers le docteur Kestemont. "J’ai pensé au suicide car je ne supportais plus la douleur. J’étais prête à perdre mon nez, je me disais le mieux c’est de me suicider."
"L’injectrice continue à piquer..."
"Les docteurs m’ont dit que, quelques heures plus tard, la croûte allait tomber, que j’aurai un trou et qu’il faudrait faire une greffe en prenant de la peau du front. Je me suis dit qu’à 30 ans, sans le nez, ce serait invivable."
Grâce au docteur Kestemont, Fadila a retrouvé en partie son nez. Mais les séquelles psychologiques sont très importantes. Elle est suivie pour ça. La jeune varoise a déposé plainte. Selon elle, l’injectrice continue à piquer, "et même en sessions nocturnes".
La jeune femme doit subir en octobre une séance de laser puis et une opération de la cloison nasale, touchée par la nécrose.
Source: Nice matin