Un feu jaune expérimenté pour les piétons : le but est de lever "l'incompréhension avec le petit bonhomme rouge", selon la Prévention routière
"Les Français n'aiment pas devoir s'arrêter", rappelle la déléguée générale de l'association Prévention Routière Anne Lavaud.
"Il y a une incompréhension avec le petit bonhomme rouge", a expliqué samedi 29 avril sur franceinfo Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention Routière, alors qu'un feu jaune pour les piétons doit être testé dans sept villes de France : Metz, Nancy, Nantes, Nice, Strasbourg, Toulouse et Versailles. À l’instar du feu orange pour les voitures, il s'agit de signaler aux piétons le passage à venir au feu rouge.
C'est en tout cas ce que prévoit un arrêté publié au journal officiel le 21 avril mais Versailles a déjà dit à franceinfo sa volonté de se retirer du projet. Peut-être en raison du coût de plusieurs dizaines de milliers d'euros. Mais pour l'association Prévention routière, il faut le faire car "la période où tout est rouge crée une zone de conflit". Une expérimentation pas anodine quand on sait qu'en agglomération, 40% des accidents mortels de piétons ont lieu sur un passage piéton.
franceinfo : Pensez-vous que cela va changer les choses ?
Anne Lavaud : Cette expérimentation va permettre de voir comment, sur la durée, on se comporte par rapport à ce feu tricolore pour les piétons. Il y a une incompréhension avec le petit bonhomme rouge pour les piétons. Quand le petit bonhomme passe au rouge, le feu [pour les voitures] reste rouge. L'incompréhension est aussi du côté des voitures ou des deux roues qui considèrent que quand le bonhomme passe au rouge cela leur donne le droit de passer, alors que leur feu est rouge.
"Cette période où tout est rouge crée une zone de conflit." Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention Routière à franceinfo
Ce système de feu à trois temps existe dans d'autres pays. Pourquoi faire une expérimentation et ne pas l'appliquer directement ?
En matière de prévention et de sécurité routière, on fait souvent des expérimentations au préalable. Ensuite, on déclenche la possibilité de mettre en place ce genre de signalisation. Depuis l'été dernier, on peut installer des comptes à rebours sur les passages piétons, avant il y a eu des expérimentations et on s'est rendu compte qu'il y avait un intérêt. Donc, il faut regarder si cela ne déclenche pas un sentiment d'urgence pour certains qui vont se mettre à courir pour traverser en voyant le feu orange. Pour ceux qui se déplacent plus lentement, ce sera une indication qu'on est dans une période transitoire entre le feu vert et le feu rouge.
N'y a-t-il pas un problème de comportement des Français ?
Oui, il y a un problème de comportement mais pas de la connaissance de la règle. Cela ne cesse de s'aggraver. On est chacun dans notre bulle, surtout en milieu urbain, et cela s'est peut-être intensifié avec les écouteurs, le téléphone et le sentiment qu'on a la possibilité de s'arranger avec soi-même pour faire le trajet le plus fluide possible. Une étude que l'on a faite récemment montre que les Français n'aiment pas devoir s'arrêter.
Source: franceinfo