Euro de basket 2023 : Belgique-France, une demi-finale fratricide

June 24, 2023
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Opposées en demi-finale de l'Eurobasket, samedi, les Françaises et les Belges entretiennent de nombreux liens à l'image de Rachid Meziane, sélectionneur tricolore des Belgian Cats.

"Le point positif, c'est qu'il y aura des Français en finale." En une seule phrase prononcée en zone mixte de l'Arena Stozice de Ljubljana (Slovénie), jeudi, le sélectionneur français de la Belgique, Rachid Meziane, a résumé l'enjeu qui entoure la demi-finale de l'Eurobasket entre les Bleues et les Belgian Cats, samedi 24 juin (20h45 sur France 4 et france.tv). Une rencontre traversée par des liens très étroits entre les deux sélections.

Rachid Meziane, donc, en est l'incarnation parfaite. Né à Clermont-Ferrand, l'entraîneur de Villeneuve-d'Ascq est à la tête de la sélection belge depuis novembre 2022, soit plus d'un an après ne pas avoir été prolongé dans le staff... de l'équipe de France. Assistant de Valérie Garnier de 2014 à 2021, il a été dû quitter le navire en même temps que l'ancienne sélectionneuse, après le bronze des Jeux olympiques de Tokyo. "Je l'ai mal pris quand je n'ai pas été maintenu dans le staff parce que, quand pendant sept ans, tu donnes, tu donnes... Je comprends le choix, il faut savoir le respecter, mais j'étais déçu", s'est-il confié, vendredi.

"J'ai vu son gosse grandir"

Samedi, il retrouvera sur le banc d'en face celui qui a succédé à Valérie Garnier : Jean-Aimé Toupane. Sans rancune : "Je le remercie parce qu'il m'a ouvert les portes du Stade clermontois quand j'étais jeune entraîneur, j'ai pu apprendre de lui, se souvient Meziane. J'ai vu son gosse grandir parce que j'ai entraîné Axel [international français], on a un passé commun plutôt sympathique."

Les sentiments seront forcément particuliers pour ses premières retrouvailles depuis qu'il dirige la sélection belge : "J'ai l'impression que c'était écrit. C'est forcément un match qui a une saveur particulière mais je me suis préparé pour laisser le côté émotionnel de côté", assure-t-il. "Il est Belge maintenant", assurait sa joueuse Emma Meesseman, jeudi, dans un éclat de rire après avoir réalisé le premier triple-double de l'histoire de l'Eurobasket. Rachid Meziane connaît parfaitement les Tricolores : seule la jeune Leïla Lacan (19 ans) ne l'a jamais côtoyé, en club ou en sélection. "On s'entend tous bien avec lui, on l'adore mais on ne lui fera pas de cadeaux", prévient Marine Fauthoux.

De son côté, la meneuse tricolore devra se coltiner sa future coéquipière à l'Asvel, Julie Allemand. "C'est spécial pour moi car je joue en France depuis six ans. C'est un peu ma deuxième maison, raconte cette dernière. Ce sont nos amies mais demain (samedi), il n'y aura pas d'amitié sur le terrain." A Lyon-Villeurbanne, la meneuse belge évolue également avec Alexia Chartereau et Sandrine Gruda.

"On a l'habitude de se rencontrer"

Outre Julie Allemand et Emma Meesseman, passée à Villeneuve-d'Ascq au début de sa carrière, "la connexion française du basket belge" est multiple, selon l'expression utilisée par le responsable de la communication des Belgian Cats en introduction de la conférence de presse de veille de match. Julie Vanloo et Kyara Linskens évoluent à Lattes-Montpellier avec trois Tricolores : Marième Badiane, Romane Bernies et Mamignan Touré. "J'ai joué là-bas toute l'année, ce sont mes amies, expose Vanloo. Je les connais toutes."

"On a l'habitude de les rencontrer, on sait à quoi s'attendre", reprend Marine Fauthoux. Impressionnantes depuis le début de la compétition, les Belges proposeront à nouveau un jeu basé sur la course et le mouvement perpétuel, magnifié par une vision du jeu de très haut niveau de son cinq majeur. Elles ont cumulé 35 passes décisives contre la Serbie (93-53) en quarts de finale, la deuxième meilleure performance lors d'un Eurobasket... après leurs 37 offrandes face à Israël (108-59), au premier tour.

"Rachid Meziane nous prépare un truc, mais nous aussi", a prévenu Jean-Aimé Toupane. Lors de l'entraînement de veille de match, dans la petite salle nichée au sous-sol de l'Arena Stozice, ses joueuses peaufinaient leur organisation défensive afin de perturber le jeu léché des Belges. Une donnée indispensable si les Françaises, celles en bleu, veulent rejoindre une sixième finale de rang au championnat d'Europe.

Source: franceinfo