Fonds Hélène & Édouard Leclerc de Landerneau : John Howe, " c’est la première fois qu’on fait une expo aussi grande "

June 24, 2023
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L’exposition a été réalisée par Diane et Jean-Jacques Launier, de la galerie parisienne Arludik, que pensez-vous de la façon dont elle a été réfléchie ? « Je crois que c’est très judicieusement fait. Il y a une rigueur dans la gestion des espaces, dans la construction. Tout privilégie la lecture et le regard, et je trouve ça très chouette toutes ces enfilades avec des images. J’aime beaucoup ce constant changement de proximité par rapport aux images parce qu’il y a les mastodontes, ensuite il y a les originaux qui permettent de presque mettre le nez contre la vitre. On est plus dans un alignement de tableaux mais davantage dans une succession de mondes qui se présentent. C’est la première fois qu’on fait une expo aussi grande. D’habitude, elles sont deux ou trois fois plus petites. C’est rare d’avoir une exposition comme ça. Je suis très heureux de ça. Je me promène un peu comme un touriste dedans, je découvre ». Quel public espérez-vous voir à Landerneau ?

« Il y a des familles, des petits enfants, c’est transgénérationnel. Je suis personnellement ravi qu’il n’y ait pas que des gens de mon âge qui viennent voir, qui ont eu la même expérience de vie que moi Je crois que c’est là que les thèmes qui sont abordés sont transversaux, c’est important pour moi. Ça a beau être fixé dans un temps lointain, ce sont des thèmes complètement d’aujourd’hui. Je mets beaucoup d’importance à ce que les familles viennent, à ce que plusieurs générations viennent. Ça donne des anecdotes rigolotes. De mon temps, tous ceux qui avaient vu « Le Seigneur des Anneaux » et « Le Hobbit » avaient lu le livre. Après, on a commencé à rencontrer des plus jeunes qui avaient vu les films avant de lire les livres. Maintenant, je vois des jeunes de moins de 20 ans qui ont vu la série, et qui se réjouissent de voir les deux trilogies et de lire éventuellement les livres. Donc il y a, à chaque fois, une porte d’entrée différente vers cet univers et c’est super. Qu’est-ce que j’aimerais bien pouvoir le redécouvrir comme ça, c’est extraordinaire ». Qu’est-ce qui vous pousse à exposer vos dessins ?

« Ce que j’apprécie par-dessus tout c’est la rencontre des personnes et des œuvres d’art. Cette rencontre qui est celle entre deux choses uniques. Toute œuvre n’existe qu’en un seul exemplaire. Il faut provoquer cette rencontre. J’enseigne un peu les arts et c’est ce que je dis à mes élèves : « Allez voir, ne vous contentez pas d’aller sur internet pour voir ce qu’il se passe, c’est votre préparation pour aller voir l’original ». En allant voir l’original, vous ne pouvez pas être plus près de l’artiste, vous ne pouvez pas vous approcher plus, mieux ressentir l’œuvre. Si on fait l’impasse là-dessus, on passe à côté de quelque chose qui est fondamentalement humain, qui est l’émerveillement d’aller à la rencontre d’un artiste qui est mort il y a peut-être des siècles. Ces opportunités-là, ce sont des rencontres qui forment, qui enrichissent, c’est extrêmement important ».

Je crois que la frontière entre le Fantastique et l’Histoire n’est pas forcément imperméable Avez-vous eu des contraintes lors de cette exposition ? « On a mis très peu de choses par rapport à ce qu’on aurait pu mettre. « Les Anneaux de pouvoir » nous ont permis de montrer un certain nombre d’images, mais j’en ai fait 1 500 ! Quand on travaille pour une série, plus on peut faire, mieux c’est, et il faut aller vite. Ce que l’on peut voir, c’est uniquement ce qui est visible à l’écran. Tout ce qui peut encore servir pour la série n’est pas présent, parce qu’on ne sait pas encore tout ce qu’il y aura, donc c’est assez limité. Les équipes de production d’Amazon ont été extrêmement compréhensives, puisque ce n’est pas dans leurs habitudes. C’est une série, qui aura une fin, il ne faut quand même pas spoiler ». Vous avez étudié à Strasbourg, où vous avez passé beaucoup de temps dans la cathédrale à dessiner, est-ce que ça a été une source d’inspiration ? « C’était pour moi la grande découverte de l’architecture gothique et du médiéval en général. Ça ne pouvait pas mieux tomber qu’à Strasbourg. Et j’ai eu le privilège de pouvoir explorer cette cathédrale de haut en bas. C’était peut-être pour moi la source d’un élan par rapport à la création. Vous, vous connaissez ça depuis toujours, moi j’ai découvert ça à 19 ans (John Howe vient du Canada où il y a peu de bâtiments de style gothique NDLR). C’était un écarquillement des yeux complet, c’était presque difficile de croire que l’on puisse faire ça. Et cette appréciation du merveilleux m’est restée. Donc c’est clair que depuis, je suis mieux informé, j’ai appris cette histoire médiévale. Je crois que la frontière entre le Fantastique et l’Histoire n’est pas forcément imperméable ». Pratique

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Source: Le Télégramme