Euro Espoirs - Groupe D - Cherki, Caqueret, Thuram, Koné... Le milieu de tous les possibles chez les Bleuets
Ils sont nombreux, les techniciens qui aimeraient être à la place de Sylvain Ripoll pour diriger cette équipe de France Espoirs. Le sélectionneur tricolore possède en effet une flopée de joueurs de grand talent, avec lesquels construire une hiérarchie peut devenir un casse-tête. Et si tous les secteurs du terrain donnent matière à réflexion avec ces Bleuets, le milieu reste la zone la plus dense.
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Maxence Caqueret, Khephren Thuram et Manu Koné ont débuté cet Euro dans la peau des titulaires face à l'Italie, mardi soir. Mais la victoire à l'arraché (2-1, avec un arbitrage très favorable) et l'entrée de Rayan Cherki ont sûrement plus donné à réfléchir au staff bleu qu'elles ne l'ont confirmé dans ses certitudes. Avant d'affronter la Norvège, qui devrait jouer plus bas sur le terrain que l'Italie, voici un passage en revue des forces en présence et des possibilités qui en découlent côté tricolore.
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Caqueret, le solide capitaine
Le brassard lui va bien. Maxence Caqueret constitue l'atout maître de Ripoll, qui en a fait son relai sur la pelouse et autour duquel il aime construire son entrejeu. Un tantinet plus mature que ses comparses, il sait assurer un certain équilibre. Le sélectionneur apprécie aussi de le voir progresser haut sur le terrain, alors que le natif de Vénissieux a longtemps été considéré comme un récupérateur pur.
"Max fait preuve d'efficacité depuis quelque temps, à l'OL comme avec nous, l'avait congratulé Ripoll après le match face au Mexique à la mi-juin. Il a pris confiance en club en étant déterminant dans le dernier tiers du terrain, donc c'est très positif pour lui." Polyvalent, intelligent, installé, et de plus en plus décisif : Caqueret garde une longueur d'avance.
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L'aura contre la forme pour Thuram
Parfois inexact techniquement, un brin emprunté, Khephren Thuram n'a pas dévoilé la meilleure version de lui-même face à l'Italie mardi soir. Son coach ne lui en a pas tenu rigueur. "Il n'avait pas joué depuis quasiment cinq semaines (blessé à la cuisse). C'est un garçon très important dans notre groupe. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit flamboyant, notamment sur le plan physique."
Seul sélectionné chez les A, le Niçois reste un joueur qui apporte une âme à son équipe. Son statut comme son jeu ont évolué cette saison, et s'il est en forme, il est certainement le joueur de cet entrejeu tricolore qui peut allier le mieux le danger en attaque et le travail en défense, notamment par ses chevauchées irrésistibles balle au pied. Ce qui explique peut-être que Sylvain Ripoll veuille lui donner du temps de jeu.
Koné donne du relief
C'est le moins connu des trois alignés face à l'Italie. C'est pourtant lui qui a terminé homme du match, mardi dernier. Manu Koné, rompu au rythme effréné de la Bundesliga avec son club du Borussia Mönchengladbach, affiche un volume de jeu et une aisance technique qui en font un postulant évident à une titularisation chez les Bleuets, depuis plusieurs mois.
"J'ai amélioré ma manière de prendre le ballon dans les pieds des adversaires, confirmait en juin 2022 à So Foot le plus remuant et le plus hargneux au duel des jeunes milieux français. J'ai progressé là-dessus, je cours beaucoup plus qu'avant." Se passer de Koné au milieu, c'est se passer d'un joueur infatigable et précis balle au pied, qui facilite aussi l'expression de ses partenaires au centre du terrain. Pas sûr que Sylvain Ripoll en meure d'envie.
Manu Koné côtoie Marcus Thuram en club, au Borussia Mönchengladbach. Crédit: Getty Images
L'évidente tentation Cherki
Dans l'esprit du sélectionneur, Rayan Cherki semble partir un peu derrière ses trois prédécesseurs dans ce milieu à trois, en 4-3-3 ou en 4-2-3-1, lui qui joue le mieux derrière l'attaquant. Ses qualités sont connues, comme ses défauts, qui l'interdisent encore de s'installer véritablement chez les Espoirs : son manque de maturité, de régularité, ses carences dans le secteur défensif. Ses progrès sous Laurent Blanc à l'OL sont palpables, mais ne sont pas encore suffisants en sélection.
Face à la Norvège, pourtant, Rayan Cherki ressemble fort au pied de biche capable de forcer le verrou, celui sur lequel les Bleuets s'étaient cassé les dents en novembre dernier (1-1). Le Lyonnais avait alors débuté sur le banc. Sa prise d'initiatives et sa créativité sans borne, dont il a fait montre en entrant contre l'Italie mardi soir, pourraient débloquer une nouvelle situation difficile. Ripoll l'avait lui-même expliqué au moment de sa première sélection en Espoirs : "Si je l'ai pris cette fois-ci, c'est parce que j'ai identifié qu'on avait des manques sur nos capacités à faire des différences individuelles", avait-il expliqué en octobre 2021. De quoi lui trouver une place dans le onze ce dimanche ?
Rayan Cherki lors du match amical opposant l'Angleterre U21 à la France U21 Crédit: Getty Images
Le Fée et Olise, deux autres cartouches
Derrière ce quatuor pétaradant, restent deux joueurs à fort potentiel qui ont peu de choses à envier à leurs camarades. Enzo Le Fée a servi à merveille le FC Lorient cette saison, faisant preuve d'une intelligence de jeu remarquable dans le système de Régis Le Bris. Un peu moins gênant défensivement que Koné ou Thuram et un peu moins explosif offensivement que Cherki, il navigue dans un difficile entre-deux.
Michael Olise est le seul de tout ce beau monde en revanche, à évoluer en Premier League avec Crystal Palace. Et ses performances impressionnantes avec les Eagles , comme son triplé de passes décisives face à Leeds le 9 avril dernier, rappellent son potentiel. Mais il reste un joueur un peu trop à l'aise sur le côté, et trop porté vers l'avant, pour postuler véritablement au centre du terrain.
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Source: Eurosport FR