Le père Étienne Vető nommé évêque auxiliaire de Reims

June 26, 2023
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C’est une première dans l’histoire du Chemin-Neuf. Lundi 26 juin, le pape François a nommé évêque auxiliaire de Reims (Marne et Ardennes) le père Étienne Vető, qui a été ordonné prêtre en 1997 pour cette communauté issue du renouveau charismatique. « Alors que je priais depuis quelques mois pour savoir ce que j’allais pouvoir faire désormais, l’appel du nonce apostolique a résonné, pour moi, comme une réponse de la Providence », confie le prêtre de 58 ans.

Cette nomination, le père Étienne Vető la perçoit comme une marque « de confiance » du Vatican à l’égard du Chemin-Neuf. Le nouvel évêque a rencontré cette communauté pour la première fois en 1983 alors qu’il n’était qu’un jeune étudiant fraîchement débarqué à Paris, dans un foyer tenu par des membres de la communauté. « J’y ai vu des personnes profondément heureuses », poursuit celui qui s’est par ailleurs senti attiré par les « dimensions ignatienne et œcuménique » de la communauté, ainsi que par sa capacité de « vie communautaire », avec des membres de tous états de vie.

« Forte expérience spirituelle »

Actuellement en période sabbatique en Terre Sainte, alors qu’il doit achever cet été son mandat comme directeur, depuis 2017, du Centre Cardinal Bea - institut de recherches et de publications dédié, à Rome, aux relations entre juifs et chrétiens -, le père Étienne Vető concède ne pas avoir eu beaucoup l’occasion encore de se rendre dans le diocèse de Reims et des Ardennes. « J’ai vécu une expérience spirituelle très forte, jeune, dans la cathédrale de Reims, devant les vitraux de Marc Chagall », confie-t-il toutefois. « Je sais aussi que c’est une belle région, dans laquelle l’Église locale doit faire face à un avenir difficile, du point de vue notamment des vocations… ».

En Champagne-Ardenne, son rôle sera avant tout de « seconder l’archevêque », Mgr Eric de Moulins-Beaufort, par ailleurs président de la Conférence des évêques de France (CEF). « Je n’y arriverai pas avec un plan pastoral défini, mais vraiment le souhait de me mettre à l’écoute », poursuit le prêtre d’origine franco-américaine, né en 1964 à Milwaukee, dans le Wisconsin. On peut toutefois aisément deviner qu’il devrait chercher, à travers cette nouvelle mission, à poursuivre d’une manière ou d’une autre, son fort engagement pour l’affirmation du dialogue interreligieux.

Unité des chrétiens

De par son père, hongrois d’origine juive, le père Vető - qui se dit marqué par la figure du cardinal Jean-Marie Lustiger (1926-2007), ancien archevêque de Paris dont il fut proche - est très sensible à la question de la relation avec la communauté juive. « Une grande partie de ma famille est juive, passée à travers la Shoah… Le poids de cet héritage m’a rendu très sensible à l’injustice, et aux risques de totalitarisme », poursuit celui qui fut notamment assistant général dans le Conseil de l’institut religieux du Chemin-Neuf, membre depuis 2018 du Service international de communion Charis et consulteur dans la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme du Dicastère pour la promotion de l’Unité des chrétiens.

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Enfin, le souci de la transmission aux jeunes devrait encore occuper une place centrale dans le nouveau ministère de ce brillant professeur de philosophie, agrégé en la matière en 1989, après être passé de 1984 à 1989 par les bancs de l’École Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud. Passant pour très pédagogue, il rappelle l’importance de la philosophie comme discipline « aidant les personnes à grandir en liberté ».

« Cela est particulièrement important, dans un contexte mondial de montée des régimes autoritaires, et d’accès immédiat aux informations via Internet pour nombre d’étudiants », précise ainsi cet éminent polyglotte qui fut l’ancien bras droit de Mgr Renato Boccardo, dans l’organisation du grand Jubilé des Jeunes de l’an 2000. Sa messe d’installation doit être célébrée le 9 septembre à la cathédrale de Reims.

Source: La Croix