Cyclisme. Marc Madiot : " Un jour, Valentin Madouas sera leader sur le Tour… "

June 26, 2023
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Non, non. On va rester dans la dynamique que l’on a mise en place, on ne va pas changer nos plans. Sur le papier, David (Gaudu) est meilleur grimpeur que lui. Valentin sera donc son lieutenant. Cela dit, on ne s’interdira pas de bouger, aussi bien avec Valentin (Madouas) qu’avec Thibaut (Pinot). Si Valentin réalise le même Tour de France que l’an dernier (10e à Paris), ce sera déjà très bien. S’il fait mieux, ce sera parfait.

On veut s‘inscrire dans une course de mouvements. Je suis convaincu que des équipes vont bouger et on souhaite en faire partie. De toute façon, si tu ne bouges pas sur le Tour, tu es battu. Ça ne bougera pas tous les jours, mais le jour où ça bougera, on devra y être.

On verra ça le moment venu. Pour l’instant, je ne suis pas du tout là-dedans. Je n’ai pas envie de me lancer dans des supputations. C’est le terrain qui va décider.

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Avec son nouveau statut, Valentin Madouas a le droit de revoir ses ambitions à la hausse…

Il aura des ouvertures, vous verrez. L’an dernier, il en a déjà eues et il s’était classé 2e (à Foix, 16e étape). Il est en mesure de gagner une étape montagneuse avec des enchaînements. Quand vous voyez ce qu’il vient de réaliser à Cassel, c’est une évidence qu’il a une étape du Tour de France dans les pattes. Je le vois bien en deuxième ou en troisième semaine. Il a besoin de mettre la machine en route.

Valentin Madouas sera-t-il le leader de l’équipe Groupama-FDJ un jour sur le Tour de France ?

Ah oui ! Oui, oui, un jour ou l’autre, oui. Quand tu termines dans le top 10, tu n’es quand même pas loin d’être leader. Dans certaines circonstances, il a déjà le statut de leader et sur un grand Tour, il l’aura. Souvenez-vous, lors de son premier grand Tour (en 2019), il était déjà le leader de l’équipe (13e à l’arrivée finale du Giro). Il a déjà connu ce rôle. Alors oui, un jour, il sera leader de l’équipe Groupama-FDJ au départ d’un grand Tour.

Cela veut dire qu’il va prolonger chez vous…

Posez lui la question. Mais j’ai très très envie de le garder, évidemment.

C‘est un coureur qui vous plaît…

Je l‘adore ! C’est un mec simple, toujours positif, c’est une courroie de transmission dans l’équipe. C’est un gars authentique. Sur le vélo, c’est un coureur qui répond toujours présent.

Dans Ravito, l’émission vélo du Télégramme, vous aviez confié, le mois dernier, que Valentin Madouas n’allait pas gagner 50 victoires chez les professionnels mais qu’il gagnerait gros…

On est là-dedans. Pour gagner, il a besoin que ce soit dur et des courses comme dimanche, avec cette intensité-là, il n‘y en a pas tous les jours. Valentin est favorisé par les grands rendez-vous. Physiquement et mentalement, il est très très solide. Parfois, tu penses qu’il va être « épaillé » mais il est toujours là. Ce n’est pas un mec qui explose.

Quelle grande course a-t-il les moyens de gagner alors ?

Les Strade Bianche (il s’est classé 2e derrière Tom Pidcock début mars), le Tour des Flandres avec un peu de réussite (il a pris la 3e place de l’épreuve, l’an passé), un Liège-Bastogne-Liège, une étape de montagne dans le Tour de France. Il peut viser très haut. Potentiellement, il peut même viser un championnat du monde. Après, tout dépendra du parcours. Dans ce genre de truc, il faut être là au bon moment.

Comment avez-vous vécu sa victoire ?

De manière stressée, comme pour tous les championnats. Le nœud à l’estomac. Je n’ai rien mangé de la journée. Valentin était l’une de nos cartes maîtresses. C’est un très beau champion de France qui a remporté un championnat de France qui restera dans les annales. Une vraie grande course en circuit, 23 coureurs à l’arrivée…

Quand vous avez vu David Gaudu coincer, avez-vous eu peur que Valentin Madouas cale à son tour ?

J‘ai eu un peu d’appréhension. Mais elle s’est vite estompée quand son avance a dépassé les 50 secondes. Je me suis dit que s’ils n’y arrivaient pas à trois ou quatre derrière lui, ça allait être bon. Il était probablement l’un des plus forts de la course et c’est celui qui a le mieux couru. Et puis, il ne plie jamais.

Source: Le Télégramme