Procès du "tueur de DRH" : Gabriel Fortin condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans

June 28, 2023
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Cet homme de 48 ans a été condamné pour trois assassinats et une tentative d'assassinat au cours d'un périple meurtrier en janvier 2021.

Peine maximale. Gabriel Fortin, le "tueur de DRH", a été condamné mercredi 28 juin par la cour d'assises de la Drôme à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Après 12 jours de procès, et à peine plus de trois heures de délibéré, les jurés ont considéré que l'accusé de 48 ans était coupable des assassinats d'une cadre de Pôle emploi, de deux responsables des ressources humaines et de l'agression armée d'un autre DRH. Ce périple meurtrier avait choqué le pays en janvier 2021. Sa condamnation correspond au maximum prévu par la loi, requis par le ministère public.

Avant que le jury ne se retire pour délibérer en début d'après-midi, les réquisitions et plaidoiries ont donné lieu à une passe d'armes autour d'éventuels problèmes psychiques de l'accusé après que les experts eurent écarté toute altération du discernement. "Il est méthodique, il est organisé, il est adaptatif, il n'est pas fou", a assuré l'avocat général Laurent de Caigny, requérant la peine maximale pour l'ingénieur au chômage.

"Pas dans un délire paranoïaque"

"Gabriel Fortin n'aime pas qu'on lui donne tort, il est buté, orgueilleux, mais il n'est pas dans un délire paranoïaque." Il a fait "le choix de l'assassinat", a assuré le magistrat, fustigeant une "médiocre toute-puissance" et le mutisme de l'accusé, forme de stratégie de "retranchement" selon lui.

"S'il n'est pas capable d'excuses, de remords, de regrets, n'est-ce pas parce qu'il a un problème psychiatrique ? Mais la folie fait peur, on ne veut pas la voir", a soutenu l'avocat de Gabriel Fortin, Romaric Chateau, tentant de démontrer l'altération du discernement de son client. Il a dénoncé des expertises psychiatriques "tronquées" par le silence de Gabriel Fortin et le manque d'information des médecins.

Dans une dernière prise de parole, mercredi, l'accusé – peu coopératif depuis le 13 juin – a répété ce qu'il affirme depuis le début du procès, se disant victime "d'atteintes personnelles", "d'espionnage" et d'une enquête à charge. "La justice est seule responsable de ma situation car elle est défaillante", a-t-il conclu. Pendant les réquisitions et plaidoiries, il était resté penché en avant, prenant des notes tête baissée.

Source: franceinfo